Sommet extraordinaire de l’UEMOA : LE NIGER ACCÈDE À LA PRESIDENCE DE LA COMMISSION

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Les chefs d’Etat et de gouvernement ont également examiné la situation économique de l’Union qui se caractérise par l’amélioration des performances

C’est le Nigérien Abdallah Boureima qui assure désormais la présidence de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), en remplacement du Sénégalais Hadjibou Soumaré dont le mandat avait été prorogé de deux ans. Ainsi en a décidé le huis clos de la Conférence extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union, tenu, hier, au Sofitel hôtel Ivoire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a pris part à cette importante rencontre de l’UEMOA. Le chef de l’Etat était accompagné du ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, du ministre du Commerce, Abdel Kader Konaté et du ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdourahamane Sylla.

Présidée par le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de la Conférence, cette session extraordinaire avait deux points à l’ordre du jour : l’examen de la situation économique et financière de l’Union et les questions liées à la rationalisation des organes de l’Union, dans le sens du renforcement du processus d’intégration ainsi que les aspects politiques et sécuritaires.
C’est main dans la main et tout sourire que les présidents malien et ivoirien ont fait leur entrée dans la salle du sommet. A l’entame de l’ouverture officielle, le président du conseil des ministres, Amadou Ba, ministre des Finances et du Plan du Sénégal, a présenté la situation financière de l’Union.

A ce propos, M. Amadou Ba a soutenu que les performances de l’UEMOA se sont améliorées. « Le taux de croissance de l’Union est de 6,8 % en 2016, contre 6,6 % en 2015 », a-t-il précisé. Avant de souligner que ces résultats ont été possibles grâce à la consolidation des activités commerciales, des services, aux bonnes productions agricoles et industrielles, et au dynamisme des BTP. Le taux d’inflation, lui, est estimé à 0,3 % en 2016 contre 1 % en 2015.

Concernant les mesures incitatives pour le financement de l’économie, le ministre sénégalais des Finances a indiqué que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a maintenu à 2,5 % le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offre d’injection de liquidité, son plus bas niveau depuis 16 septembre 2016. La BCEAO a aussi renforcé ses refinancements en faveur des banques pour leurs besoins de liquidité. « Le taux d’endettement global de l’Union ressortirait en dessous de la normale communautaire de 70 % du PIB, en se situant à 45,1 % en 2016 », a encore précisé Amadou Ba.

Au titre du programme économique régional, il a rappelé la signature de contrats entre des partenaires privés et l’Union, à la suite de la Conférence internationale des investisseurs tenue à Dubaï en septembre 2014. Dans le cadre de « l’Initiative régionale pour l’énergie durable », des projets ont été financés à hauteur de 229,7 milliards de Fcfa sur les ressources du Fonds de développement énergie. Aussi, des actions ont été conduites dans le cadre de l’efficacité énergétique et de la promotion de l’énergie durable.

Des avancées. Abordant la question sécuritaire, M. Ba précisé que la délégation générale à la paix et à la sécurité est opérationnelle. A l’attention des chefs d’Etat, il a informé de la tenue à Lomé d’un atelier de réflexion sur la traçabilité de la circulation des personnes dans l’espace.
En matière d’harmonisation du financement des économies de l’Union, la BCEAO a également élaboré un plan d’action en vue de l’opérationnalisation du dispositif de soutien au financement des PME/PMI. « Les textes relatifs aux modalités pratiques de mise en œuvre de ce dispositif, comme les règles d’admissibilité des créances bancaires sous les PME/PMI aux guichets de la BCEAO, ont été préparés », s’est-il réjoui.
Aussi, il a été mis en place par la BCEAO et mené à son terme le projet d’information et de promotion des bureaux d’information sur le crédit pour réduire l’asymétrie d’information entre les banques et la clientèle. Des actions majeures ont été entreprises par la BCEAO dans le but de l’élargissement de la gamme de produits pour le financement des économies de l’Union, à travers la promotion du crédit bail, du capital investissement, la finance islamique et l’affacturage.

Quant à la Banque ouest africaine de développement (BOAD), elle a injecté près de 500,6 milliards de Fcfa en 2016 en faveur des Etats membres de l’Union, contre 433,8 milliards de Fcfa en 2015, a révélé le ministre sénégalais. Dans le but, selon lui, de soutenir le processus de développement économique.
Abondant dans le même sens, le président de la Conférence a salué les avancées dans le domaine de l’intégration régionale. Il a noté à cet effet l’approfondissement du marché commun et la mise en œuvre des politiques sectorielles. Des avancées dues, à son avis, à la revue annuelle des réformes, des politiques, des programmes et projets communautaires dans nos Etats respectifs. Pour lui, ces revues révèlent la nécessité pour les Etats membres et les organes d’agir avec plus d’efficacité en vue d’atteindre des résultats concrets et tangibles pour nos populations.

Ces bonnes performances ne doivent pas, par ailleurs, occulter les défis auxquels l’Union est confrontée, a conseillé le président ivoirien. Au nombre de ces défis, Alassane Ouattara a cité : la persistance de la menace sécuritaire, la baisse de la demande en provenance des économies émergentes des principaux produits de base, de la liquidité bancaire et le recul des réserves de change. « Nous pouvons les relever en renforçant les mesures budgétaires, tout en assurant une meilleure coordination des politiques au niveau économique communautaire pour accélérer les réformes sectorielles, celles qui favorisent notamment les investissements privés », a suggéré le président ivoirien.

Au plan sécuritaire, l’hôte d’un jour des 7 autres présidents de l’Union a déploré « la recrudescence d’actes terroristes, d’enlèvements et autres crimes perpétrés par des armées non étatiques dont la seule volonté est de semer la peur et le chaos ».
Pour lutter efficacement contre ce « fléau des  temps modernes », il est, selon lui, urgent d’intensifier la mise en œuvre du «Plan d’action pour la paix et la sécurité » dans l’espace UEMOA adopté à Dakar. Et cela, dans le but de permettre l’amélioration des conditions de vie de nos populations et la création d’emploi pour notre jeunesse.

Le président du Niger, Mamadou Issoufou a, lors de la clôture des travaux, salué les chefs d’Etats pour la confiance placée en son pays pour assurer la présidence de la commission de l’Union.

Source : maliactu

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