Il s’appelle Thierry VIRY. Il est le Chargé d’études et des formations du Collège Sahélien de Sécurité (CSS ). Un organe du G5 Sahel, en charge de la formation de acteurs qui luttent contre le terrorisme, l’extrémisme violent, les grands banditisme, la délinquance, les trafic de drogue, d’armes, d’êtres humains etc. Le CSS à son siège permanent à Bamako mais dispense des formations dans les cinq pays du G5 Sa-hel(Mali,Mauritanie,, Niger,Tchad et Burkina Faso. Thierry Viry est un acteur chevronné des questions de sécurité et de paix mais aussi de police judiciaire et de formation en la matière.
Pour en savoir sur sa contribution à la lutte contre le terrorisme, nous l’avons rencontré de passage à Ouagadougou.
  • Pouvez- vous vous présentez à nos chers (es) lectrices et lecteurs de FasoAmazone.net ?
Thierry VIRY
Thierry VIRY

Bien volontiers. J’ai fait une carrière au sein de la gendarmerie nationale française ou j’ai atteint le grade de colonel. Cette carrière a été très riche et j’ai notamment beaucoup travaillé dans le domaine de la police judiciaire notamment dans la lutte contre le terrorisme J’ai d’ailleurs achevé cette carrière en 2013 après avoir dirigé pendant cinq ans le Centre National de Formation à la Police Judiciaire (CNFPJ) de la gendarmerie. C’est dons avec cette expérience que je me suis lancé dans l’appui aux firces de sécurité en Afrique, dans un premier temps en République centrafricaine, et depuis le mois d’octobre 2016 au sein du projet l’UNION européenne d’appui au G5 pour la sécurité au sahel. Ce projet vise à renforcer la gouvernance, la stabilité,et la sécurité des cinq Pays du G5 Sahe. Il est articulé en trois composantes d’assistance technique dont l’une consiste à accompagner le Secrétariat Permanent du G5 sahel dans la mise en place du Collège Sahélien de Sécurité dont le siège est désormais à Bamako.

  • Présentez nous l’Organe que vous dirigez

En fait, je ne dirige pas à proprement parler cet organe mais je fais partie de son équipe dirigeante. Le Collège Sahélien de Sécurité a vocation à consolider les compétences des cadres des divers services de sécurité des Etats du G5 Sahel et ainsi renforcer leur capacité à lutter contre toutes les formes de menaces qui pèsent sur la région en particulier le terrorisme, la criminalité organisée, les trafics et le grand banditisme ainsi que toutes les formes de criminalité. Il a également vocation à renforcer les liens entre citoyens, services de sécurité services judiciaires et Etat. Il est géré par un conseil d’administration ou chaque pays est représenté par deux membres issus des forces de sécurité et de la justice ; il a une structure de direction permanente à Bamako constituée d’un coordonnateur des activités, un responsable des études et un responsable administratif et financier. Il dispose maintenant de locaux pédagogiques et administratifs à Bamako. Le CSS propose quatre types d’activité, des séminaires, des formations thématiques, des exercices et des formations techniques. Ces dernières seront d’ailleurs dispensées dans les quatre autres Pays du G5 Sahel autres que la Mali. Il faut noter ici que chaque activité du CSS s’adresse à Vingt cinq participants, à savoir cinq par pays du G5 Sahel et que nous nous efforçons d’imposer la présence obligatoire de femmes dans les délégations de chacun des Pays.

Travaux de groupe au CSS
Travaux de groupe au CSS
  • Pourquoi la création d’un tel Organe?

En fait le CSS existait depuis 2011 à l’initiative de l’Union européenne. Il s’adressait à trois Pays, le Niger, le Mali et la Mauritanie rejoints en 2015 par le Tchad et le Burkina Faso. Il fonctionnait de façon itinérante entre les pays et avec une offre d’activité plus restreinte. Ce fut un volonté en 2015 des Etats membres du G5 Sahel de mieux structurer le Collège sahélien de Sécurité et de le placer sous la responsabilité du Secrétariat permanent du G5 Sahel. C’est la raison pour laquelle le président du Conseil d’Administration du CSS est désormais l’expert « défense et sécurité » du Secrétariat permanent du G5 Sahel. Pour autant c’est le Mali qui a souhaiter abriter le Collège sahélien de Sécurité.

  • Quelles sont les structures partenaires du CSS?

Le CSS entend collaborer et se coordonner avec tous les organes nationaux et internationaux en charge de la formation des personnels . C’est notamment le cas au Mali ou au Niger avec les missions PSDC (Politique de Sécurité et Défense Commune) de l’Union européenne. Mais les partenaires sont multiples et ici au Burkina Faso, je peux citer de Centre d’Etudes Stratégiques de défense et de sécurité.

  • Depuis sa création quelles sont les différentes activités que vous avez-vous mené?

Depuis l’adoption des nouveaux statuts du CSS en février 2017 par le conseil des ministres du G5 Sahel, le CSS a déjà organisé à Bamako un séminaire portant sur les « rapports et dialogue entre citoyens, forces de sécurité et autorités judiciaires » ainsi qu’une formation thématique sur la « prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent dans l’espace G5 sahel ». Nous sommes actuellement et c’est la raison de ma présence à Ouagadougou dans une phase de montage d’une formation technique en police judiciaire d’une durée de trois semaine. La particularité de cette formation est qu’elle s’adresse comme toutes les autres activités du CSS aux cinq Pays du G5 Sahel et en particulier aux cadres des forces de sécurité ou de la justice. C’est ce qui différencie principalement le CSS des autres organes de formation.

  • Depuis lors y a t’ il eu de l’évolution, et des avancées qualitatives en ce qui concerne cette lutte ?

Il est trop tôt pour mesurer l’impact de nos activités mais ce qui est certain c’est que l’un des objectifs du CSS qui consiste à créer un véritable réseau des auditeurs du CSS au sein du G5 Sahel est en route. Le fait qu’une responsable de Faso Amazone ait pu participer au séminaire « rapport et dialogue entre citoyens, forces de sécurité et autorités judiciaires » et me demande aujourd’hui de répondre à vos questions en est la meilleure illustration.

  • Pouvons nous savoir vos perspectives?

Il me semble important que nous puissions maintenant tenir le rythme du cycle annuel d’activités que nous avons prévu à savoir une activité par mois, à savoir huit à Bamako, siège et centre principal de formation du CSS et une activité dans chacun des autres Pays du G5Sahel, soit un total de Douze activités par an. Bien sûr je souhaite aussi renforcer l’équipe dirigeante du CSS afin d’en assurer la durabilité.

Les participants à la formation du Collège Sahélien de Sécurité
Les participants à la formation du Collège Sahélien de Sécurité
  • Pour terminer qu’est ce qui vous tient à cœur?

Vous savez, nous avons tous des vœux, des espérances et même des rêves. Ce qui me tient à cœur c’est que ma contribution à la mise en place du CSS, aussi modeste soit elle ne soit pas éphémère. Je ne peux que souhaiter longue vie au CSS en espérant qu’il participera activement et durablement à l’amélioration constante de la qualité de vie de toutes les populations de l’espace G5 Sahel et à tous les niveaux.
Merci bien M. Viry. Bon vent.

Photo de famille à l'issue de la formation du CSS
Photo de famille à l’issue de la formation du CSS

Interview réalisé par Kevin Sawadogo

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