La prostitution: Dans la peau d’une jeune fille de Ouagadougou

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La prostitution connue comme étant le plus vieux métier du monde continue de prendre en son compte de nombreuses jeunes adolescentes au pays des hommes intègres. Plusieurs raisons conduisent ces dernières à s’y mettre ignorant très souvent les multiples risques dont elles font face. Elle, c’est Z.O, une jeune de 22 ans qui raconte son histoire à Faso Amazone.net, le 14 Août 2018 .( www.fasoamazone.net )

Qu’est-ce la prostitution ?

C’est un phénomène social définit comme étant l’acte par lequel une tierce personne se livre de manière habituelle à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé de partenaires en échange de rémunération en nature ou en espèce. Pour Z.O, notre interlocuteur, « la prostitution, c’est une condamnation à mort qui lui a été infligée. »

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Je voulais être médecin, biologiste, (…) mais voilà que pauvreté se colle !!!!!

« Je m’appelle Z.O, j’ai 22 ans et cela fait 6 ans que je suis dans la prostitution », a-t-elle confessé. A l’entendre, dès l’âge de 16 ans, la jeune fille a commencé à défilé dans des chambres de passe (considéré comme lieux de débauche et de commerce sexuel) en quête d’argent pour « survivre ». Comment ? Pourquoi ? Que devient-elle, ce sont-là nos principales questions qui lui ont été soumises lors de notre entrevue.

« A peine j’ai fini mon deuxième trimestre, ma mère n’a cessé de me bouder à trouver du travail parce qu’elle ne pouvait plus s’occuper de nous sans aucune aide », a commencé Z.O.

A ses dires, leur père est décédé lorsqu’elle avait 9ans et sa mère vendait du bois mort pour les nourrir et payé ses études. « Je suis l’ainée de cinq frère et sœurs, et aucun d’eux n’a pu être scolarisé. Les trois frères aidaient ma mère da ses travaux, mes deux sœurs (des jumelles de 12 ans) faisaient le ménage », a déploré Z.O.

Selon elle, les problèmes se sont accumulés de plus en plus et la famille a commencé à vivre dans le stress et le désarroi.

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Sa mère l’a alors exigé de laisser les études qui leur « apporte plus de problèmes que de solutions ». En effet a signifié Z.O, pour cette dernière il fallait que j’ai rapidement des sources de revenus et contribuer à la gestion des responsabilités familiales. « C’est alors que j’ai quitté mon village situé à quelques kilomètres de Kampti dans la région du sud-Ouest, pour m’installer dans la capitale.

D’abord sur conseil de ma mère et d’une camarade de classe pour qui à Ouagadougou il y a tout et personne ne peut manquer de travail » a soufflé la jeune adolescente.

Z.O a déclaré être venue à Ouagadougou précisément le 6 mai 2012 aux environs de 17h30. Dans son témoignage, elle a raconté qu’une fois à la gare, elle a été désemparée parce que ne sachant où aller. Au même moment, « j’ai fait la connaissance d’une autre fille un peu plus âgée que moi. Elle m’a proposé de passer la nuit à la gare, ainsi, le lendemain on allait partir ensemble demander de l’emploi », a-t-elle continué.

Z.O dans ses propos a fait comprendre qu’elle a accepté la proposition de sa nouvelle amie et que le lendemain très tôt, après avoir pris leur petit déjeuner avec leur argent de poche, elles ont commencé la « course à l’emploi ». De portes en portes, de boutiques en boutiques, l’échec est devenu leur routine pendant deux semaines et elles passaient les nuits dans la rue.

Pour se donner plus de chance, elles se sont séparées et deux jours après Z.O a trouvé du travail dans un bar de la place avec un salaire mensuel de 25 000 francs CFA. « C’était peu mais peut servir à survivre quelques temps » a-t-elle déploré. Des dires de Z.O, des mois sont passés, et elle s’est trouvée une chambre dans une cour commune non loin de son lieu de travail. Ses économies ont été divisées entre ses besoins et ceux de sa famille.

Elle a fait entendre que son salaire et les pourboires ne lui suffisaient plus et il fallait donc « viser » haut. Avec sa beauté, elle ne passait pas inaperçue. Les hommes lui couraient après et son carnet d’adresse devenait de plus en plus lourd.

Pour Z.O, des portes s’ouvraient à elle, et il lui était plus que jamais nécessaire d’user de son charme pour vivre bien comme les autres filles qu’elle enviait.

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« Une nuit, j’ai servi et tenu compagnie à un Monsieur toute la soirée. Il m’a demandé mon âge, mais j’ai donné plus que je n’en avais pour qu’il ne me fuit pas. Après mon service, je l’ai suivi et on est allé dans une auberge, parce que je lui ai proposé un massage », a indiqué Z.O.

Elle a confié avoir « passé la nuit avec ce dernier » et c’est là que tout a commencé : C’était le 21 décembre 2012. La jeune fille a affirmé recevoir de cet homme un téléphone de marque IPhone 4 après trois semaines de service..

Le temps a passé et elle s’est professionnalisée et laissé son boulot de serveuse.

Sa mère recevait beaucoup plus que d’habitude et l’encourageait de continuer le métier de prostituée. Z.O a dit qu’elle a une villa en son nom et roule dans une voiture de marque Yaris, « je ne suis plus serveuse, ni fille de trottoir, ma famille vit bien dans la ville de Gaoua, je suis financièrement et matériellement comblée ». Cependant, a-t-elle crié, « je suis séropositive avec plusieurs avortements sur le dos ».

Que doit-on retenir : « La prostitution est plus un vice »

La vie est pleine de difficultés, la pauvreté ni la misère n’est une fatalité, la prostitution n’est pas une solution. Pour vivre bien, il faut que nous adoptions des comportements sains et responsables. Z.O appelle à une prise de conscience de tous. « Je n’ai pas pu faire un bon choix avant avec ma mère qui a été une mauvaise conseillère.

Mais aujourd’hui, je sais que ma séropositivité ne m’empêchera pas de reprendre ma vie en main et de m’assumer pleinement en toute responsabilité. Chers tous, la prostitution, le vagabondage sexuel n’est pas la solution, c’est plus qu’un vice » a conclu Z.O.

Ecrit par Stevie Reine Yameogo

www.fasoamazone.net

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