Violences et exploitation sexuelle faites aux enfants: Des journalistes à l’école de la protection de l’enfance

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Le mouvement ECPAT, End Child Prostitution in Asian Tourism a organisé du 21 au 22 mars 2019 à Ouagadougou un atelier de formation à l’intention des professionnels de médias sur les violences faites aux enfants y compris l’exploitation sexuelle des enfants. L’objectif général de cette session de formation visait à renforcer les capacités des hommes et femmes de médias sur les notions de violences faites aux enfants, l’exploitation sexuelle des enfants et les mécanismes de prise en charge des victimes. Une vingtaine de journalistes de différents organes de presse ont participé à cette session de formation.

Tamba Kourouma, Directeur Bureau ECPAT Burkina Faso

Les questions d’abus et de violences faites aux enfants constituent un véritable danger au Burkina Faso. Malheureusement, nos populations se réservent beaucoup quand il s’agit de parler de ces questions au vue de son caractère tabou. Et pourtant, il faut en parler. Selon une étude menée en 2018 par le gouvernement burkinabè avec l’appui de l’UNICEF et bien d’autres ONG œuvrant dans la protection de l’enfance au Burkina Faso, il ressort que les trois types de violences faites aux enfants existent de manière significative au Burkina Faso. Ce sont les violences physiques, les violences psychologiques et émotionnelles et les violences sexuelles.

Photo de famille avec les participants

Cette même étude démontre qu’un enfant sur quatre au Burkina Faso est au moins victime d’une des violences et cela est une réalité dans les 13 régions du pays et le rapport explique clairement les tendances par type de violence et par région. Selon le rapport de la dernière étude menée en 2014 par ECPAT Burkina sur la prostitution des enfants à Ouagadougou, il ressort clairement que les 73% des enfants touchés par cette étude sont bien impliqués dans la prostitution. Et la même étude démontre que les filles et les garçons impliqués dans la prostitution, ont un âge compris entre 13 à 17 ans contre l’âge de leur client qui est compris entre 30 à 59 ans.

Ces données expliquent véritablement l’existence du phénomène et aussi de la gravité de cette pratique sur la vie des enfants en termes de leur développement physique, de leur développement social mais aussi de leur développement psychologique.

 Et c’est en cela que l’atelier organisé par l’ECPAT Burkina trouve toute son importance. Selon Tamba Kourouma, le Directeur Bureau ECPAT France au Burkina, cette formation à l’intention des journalistes répond à un besoin qui a été identifié par les acteurs de la protection de l’enfance. « Ce besoin est celui de donner la possibilité au système national de protection de mobiliser suffisamment d’acteur institutionnel et communautaire autour des questions  de prévention et de protection des enfants contre les violences et les abus dont ils sont victimes », a-t-il indiqué.

Durant 48 heures, la quarantaine de femmes et hommes de médias qui ont participé à cette formation, a pu renforcer ses connaissances sur les notions liées aux violences faites aux enfants puis l’ampleur du phénomène notamment l’étude nationale sur les violences faites aux enfants mais aussi l’étude spécifique sur la prostitution des enfants qu’a réalisée l’ECPAT en 2014.

 Il a été aussi évoqué avec les journalistes et de façon assez approfondie la problématique de l’exploitation sexuelle des enfants, qui selon le chargé des projets, Clément Zouma, est une réalité qui prend de l’ampleur au Burkina Faso. « Pour ce qui concerne les enfants, nous avons pu aussi partager avec les journalistes l’ampleur du phénomène notamment au niveau de Ouagadougou. Il s’est agi de montrer aux journalistes que c’est un phénomène qui touche tous les milieux et les facteurs qui favorisent le phénomène ne sont pas forcément à chercher dans les milieux défavorisés, mais dans tous les milieux de façon globale », a expliqué Monsieur Zouma. « Nous avons aussi à travers une communication traitée du système de protection des enfants au niveau national », a-t-il ajouté.

Et toutes ces notions se doivent bien évidemment d’être encerclées par des lois. C’est en cela que le juge Lompo a abordé avec les journalistes le cadre légal régissant la protection de l’enfant au Burkina Faso.

Les journalistes quant à eux, ont apprécié positivement cette formation. « Cet atelier m’a permis d’identifier la contribution que peut apporter les médias dans la protection de l’enfance. Et je vais mettre les informations reçues  ici en contribution dans la lutte contre les violences faites aux enfants », a signifié Amidou Zonga, journaliste à la radio Salankoloto.

Tout comme lui, les participants à cette formation ont promis tous travailler avec EPCAT Burkina pour lutter efficacement contre ce fléau au Burkina Faso.

En rappel, le réseau ECPAT International est composé de plus de 80 groupes dans 75 pays travaillant à l’élimination de l’exploitation des enfants à des fins commerciales.

Dougoutigui/www.fasoamazone.net

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