Man : Quand des jeunes filles recourent au Ciment pour avorter, un phénomène alarmant

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Des jeunes filles en grossesse, à côté d'un tas de ciment

Dans la ville de Man, au cœur de l’ouest ivoirien, un phénomène inquiétant prend de l’ampleur : certaines jeunes filles, souvent en détresse face à une grossesse non désirée, utilisent du ciment pour tenter d’avorter clandestinement. Une pratique dangereuse qui met leur vie en péril et soulève de sérieuses inquiétudes sanitaires et sociales.

Un moyen désespéré et extrêmement risqué

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, ces jeunes filles, parfois mineures, consomment du ciment dilué dans de l’eau dans l’espoir de provoquer un avortement. Cette méthode, transmise de bouche à oreille, repose sur l’idée que les composants chimiques du ciment peuvent entraîner des contractions utérines. Cependant, les conséquences sont dramatiques : hémorragies internes, intoxications graves, perforations de l’utérus, voire la mort.

« Nous recevons de plus en plus de jeunes filles avec des complications sévères. Certaines arrivent trop tard et nous ne pouvons malheureusement pas les sauver », confie un médecin du centre hospitalier régional de Man sous couvert d’anonymat.

Une Conséquence dû au Manque d’Accès à la Santé Reproductive

Ce phénomène met en lumière un problème plus large : le manque d’accès à l’éducation sexuelle et aux services de santé reproductive pour les jeunes filles de la région. L’avortement étant illégal en Côte d’Ivoire, sauf en cas de danger pour la vie de la mère, de nombreuses adolescentes se retrouvent sans solution lorsqu’elles tombent enceintes. Par peur du rejet familial ou du regard de la société, elles optent pour des pratiques dangereuses.

« Il faut sensibiliser nos filles et leur donner accès à la contraception. Beaucoup ne savent même pas qu’elles peuvent éviter ces situations », déplore une sage-femme locale.

Appel à une action urgente

Face à cette situation alarmante, les acteurs de la santé et de la société civile appellent à une prise de conscience collective. Des campagnes de sensibilisation sont nécessaires pour informer les jeunes filles des dangers de ces pratiques et leur offrir des alternatives sûres en matière de santé sexuelle et reproductive.

Alors que des vies continuent d’être en danger, la question reste posée : combien de drames faudra-t-il encore avant qu’une véritable action ne soit engagée ?

FasoAmazone.net

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