
Le drame survenu à Ouangolodougou en Côte d’Ivoire, avec la mort tragique de l’élève Yabile Koua Ange-Patrick, le 25 avril 2025, appelle à une profonde réflexion sur les pratiques culturelles liées aux sorties de masques dans nos sociétés africaines.
À l’origine, ces manifestations culturelles, riches de symboles et d’histoire, sont conçues pour être des événements de joie, de célébration et de rassemblement communautaire. Pourtant, force est de constater que, de plus en plus souvent, elles se transforment en scènes de chaos et parfois en drames irréparables.
Dans plusieurs contrées africaines, certaines sorties de masques sont devenues synonymes de violence : les porteurs de masques, armés de fouets, poursuivent spectateurs et passants, provoquant panique, bousculades et accidents graves. La mort d’Ange-Patrick, tentant d’échapper à des masques surgis sans avertissement, est une triste illustration de cette dérive.
Cela doit cesser.
Nos traditions sont précieuses, mais elles doivent évoluer avec leur temps et respecter avant tout la dignité et la sécurité humaine. Il est donc urgent d’encadrer sérieusement ces pratiques.
Les autorités administratives, sécuritaires et coutumières doivent se saisir de cette question. Des règles claires doivent être établies pour toute sortie de masques :
- Définir des parcours sûrs et balisés
- Interdire les comportements violents ou intimidants
- Informer et sensibiliser les populations en amont
- Sécuriser les espaces publics lors des cérémonies
De leur côté, les promoteurs traditionnels de ces événements doivent aussi prendre leurs responsabilités. Il ne s’agit pas de renier notre culture, mais de la protéger de l’excès et de la barbarie.
Le décès d’Ange-Patrick doit être une alerte forte, un appel à la responsabilité collective. Plus jamais les porteurs de masques ne doivent être associés à la peur ou à la violence. Plus jamais la fête ne doit se transformer en deuil.
Il est grand temps d’agir pour que nos traditions, si belles soient-elles, ne continuent pas à engendrer des drames inutiles.
Plus jamais ça.