
Ouagadougou, 17 mai 2025
Figure emblématique du panafricanisme et critique virulente de l’influence occidentale en Afrique, Nathalie Yamb a été décorée ce samedi au Burkina Faso. Elle a reçu les insignes de Chevalier de l’ordre de l’Étalon, la plus haute distinction honorifique du pays, en reconnaissance de son engagement en faveur de la souveraineté africaine.
Surnommée “la dame de Sotchi” depuis son intervention remarquée au sommet Russie-Afrique de 2019, Nathalie Yamb s’est imposée comme une voix incontournable des mouvements anti-néocoloniaux. Née en Suisse d’un père camerounais, elle a grandi en Afrique et milite depuis des années pour un continent affranchi de toute tutelle étrangère, notamment française.
Son discours sans concession à Sotchi, où elle dénonçait le néocolonialisme et la mainmise économique et militaire de puissances extérieures sur les pays africains, lui a valu un bannissement de la Côte d’Ivoire. Mais loin de l’affaiblir, cette mesure a renforcé sa notoriété auprès de nombreux Africains en quête de changement.
Au cours de la cérémonie officielle à Ouagadougou, les autorités burkinabè ont salué “le courage, la constance et la clarté” de ses prises de position, en particulier son soutien affirmé aux gouvernements de transition du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ces régimes ont trouvé en Yamb une alliée influente sur la scène médiatique et diplomatique.
“Cette distinction ne m’appartient pas seulement, elle est celle de tous ceux qui se battent pour une Afrique libre et digne”, a déclaré Nathalie Yamb lors de la remise de l’insigne.
Par cet hommage, le Burkina Faso réaffirme sa rupture avec les anciennes puissances coloniales et renforce ses liens avec les figures de proue du panafricanisme contemporain.