Retour aux racines : et si les coiffures traditionnelles redevenaient un symbole de fierté pour la femme africaine ?

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Coiffure à l’africaine. Ici des nattes modèles burkinabé

Autrefois, dans les villages comme dans les villes d’Afrique, la beauté de la femme se lisait dans la simplicité et la symbolique de ses tresses. Pas besoin de mèches importées, de perruques coûteuses ou de tissages exotiques. Des coiffures réalisées avec du fil, des nattes soigneusement travaillées ou des vanilles tressées à la main par des aînées, c’était l’essence même de l’élégance à l’africaine.

Aujourd’hui, ces coiffures dites “simples” sont souvent associées à la pauvreté, à la souffrance ou à l’absence de moyens financiers. Lorsqu’une femme porte des tresses au fil, elle est parfois moquée ou jugée : “C’est pour les grand-mères”, “Elle n’a pas d’argent pour se coiffer” entend-on souvent.

Cette évolution interroge. Comment en sommes-nous arrivés à délaisser nos racines pour adopter des modèles imposés ? L’influence occidentale, les réseaux sociaux, la pression esthétique et le marketing de la beauté ont profondément modifié notre perception de ce qu’est la “beauté féminine”.

Un patrimoine en danger d’oubli

Les coiffures traditionnelles africaines, au-delà de leur fonction esthétique, portaient des messages sociaux, familiaux et culturels. Elles indiquaient l’âge, le statut marital, l’appartenance ethnique, ou encore l’humeur du jour. Ces styles n’étaient pas de simples arrangements capillaires, mais de véritables langages tressés.

Aujourd’hui, elles sont en voie de disparition, reléguées aux villages ou à quelques rares occasions cérémonielles. Or, ce savoir-faire est un patrimoine immatériel à préserver.

Que faire maintenant ?

🔸 Rééduquer les regards : Il est temps de réapprendre à voir la beauté dans le naturel, dans le local, dans l’authentique. Les médias, influenceurs et stylistes capillaires africains ont un rôle crucial à jouer pour valoriser les coiffures traditionnelles comme des expressions modernes de fierté.

🔸 Sensibiliser les jeunes générations : À travers les écoles, les maisons de jeunesse, les réseaux sociaux, il faut faire revivre cette culture du cheveu africain, montrer qu’il n’est ni dépassé ni honteux d’arborer ses racines capillaires.

🔸 Créer des plateformes d’innovation : Des concours de coiffures traditionnelles revisitées, des festivals de beauté naturelle, des salons spécialisés dans le soin du cheveu crépu sans artifices… peuvent faire renaître la tendance et créer un marché économique alternatif.

Une renaissance est possible

Loin d’être un retour en arrière, le retour aux coiffures traditionnelles est un acte de réappropriation culturelle. Il ne s’agit pas de rejeter tout apport extérieur, mais de remettre l’Africaine au centre de sa propre beauté.

La simplicité n’est pas synonyme de pauvreté. Elle peut être une revendication de fierté.

Et si demain, une tresse au fil devenait le comble de l’élégance urbaine ?

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