LomĂ©, 6 juin 2025Â
Une vague de mobilisation citoyenne secoue la capitale togolaise depuis la nuit du 5 au 6 juin 2025. Des centaines de citoyens, en grande majorité des jeunes, sont descendus dans les rues de Lomé pour exprimer leur ras-le-bol face à un régime qu’ils jugent oppressif, corrompu et autoritaire.
Une colère accumulée depuis des décennies
La contestation actuelle s’inscrit dans une longue histoire de mécontentement populaire contre le pouvoir du président Faure Essozimna Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, succédant à son père Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé le pays pendant 38 ans. Cela fait donc près de 60 ans que la même famille règne sur le Togo.
Cette fois-ci, les citoyens, particulièrement la jeunesse togolaise, disent STOP.
« Nous n’avons connu que la peur, l’oppression et le népotisme. Nous voulons une vie digne, un avenir libre, une vraie démocratie », confie un manifestant masqué à Noorinfos.
Un déploiement sécuritaire massif
Dès le matin du 6 juin, un important dispositif sécuritaire a été mis en place dans plusieurs quartiers stratégiques de Lomé. Des gendarmes et policiers lourdement armés patrouillent les rues, certains points de rassemblement sont bloqués, et des témoignages évoquent des arrestations arbitraires et des intimidations.
Malgré cela, la mobilisation ne faiblit pas. Les manifestants scandent des slogans appelant au départ du chef de l’État et à l’avènement d’un nouveau Togo, plus juste et démocratique.

Un mouvement spontané, mais structuré
Contrairement à certaines manifestations passées, cette mobilisation semble moins encadrée par les partis politiques traditionnels, et davantage portée par des mouvements citoyens, des leaders d’opinion, des artistes, des journalistes et des militants des droits humains.
L’appel à manifester, lancé en grande partie via les réseaux sociaux, a trouvé un écho rapide et massif. Les mots d’ordre : « Libération », « Dignité », « Justice », circulent dans les rues comme sur la toile.
Un tournant pour le Togo ?
L’ampleur de cette mobilisation pose une question fondamentale : le régime tiendra-t-il encore longtemps face à une jeunesse de plus en plus éveillée, connectée et déterminée ?
Si le pouvoir tente encore une fois de réprimer par la force, les observateurs s’interrogent sur le risque d’escalade et de radicalisation. D’autres appellent à une médiation, à un dialogue national sincère, à des réformes profondes.
« C’est un moment historique. Le Togo ne peut pas continuer à vivre dans la peur. Il est temps que la voix du peuple soit respectée », déclare un enseignant-chercheur de l’Université de Lomé.
📣 À suivre…
Noorinfos continue de suivre la situation de près. Des mises à jour seront partagées en fonction de l’évolution sur le terrain.