Bamako, 6 juin 2025
En ce jour de Tabaski, une annonce fracassante du groupe paramilitaire russe Wagner a enflammé les réseaux sociaux et provoqué une onde de choc dans le paysage géopolitique sahélien. Le groupe, présent au Mali depuis plusieurs années dans le cadre d’une coopération militaire controversée, a déclaré mettre fin à sa mission, affirmant avoir atteint tous ses objectifs.
Dans un communiqué relayé par le média russe Sputnik, Wagner affirme avoir “neutralisé des milliers de terroristes et leurs commandants”, contribuant selon eux à un rétablissement significatif du contrôle étatique sur le territoire malien. “Nous avons accompli la tâche principale : toutes les capitales régionales sont revenues sous le contrôle des autorités légitimes. La mission est accomplie”, peut-on lire dans la déclaration.
Le retrait de Wagner marque une étape majeure pour le Mali, dont les autorités avaient opté pour cette coopération après la rupture progressive avec la France et les forces occidentales. Pour Abdoulaye Diallo, géopolitologue malien interrogé par Sputnik Afrique, la mission a été un succès tant sur le plan militaire que stratégique :
“Nous avons beaucoup appris de ces gens. La mission a été une réussite, efficace des deux côtés : l’élimination des terroristes et la formation des militaires maliens”.
Selon Diallo, les forces armées maliennes, désormais renforcées et mieux formées, peuvent désormais s’appuyer sur une coopération régionale consolidée au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). “Ces dernières ont été si efficaces qu’on n’entend presque plus parler d’occupation de la zone des trois frontières par des groupes terroristes”, affirme-t-il.
Un départ qui suscite interrogations et prudence
Malgré cette annonce triomphale, plusieurs observateurs appellent à la prudence. Certains analystes s’interrogent sur les raisons profondes de ce retrait soudain, et sur l’avenir de la lutte contre le terrorisme sans la présence active du groupe Wagner, dont les méthodes ont souvent suscité la controverse.
Pour l’heure, les autorités maliennes n’ont pas encore réagi officiellement. Le retrait de Wagner ouvre une nouvelle ère pour le Mali et ses partenaires régionaux, mais aussi de nouveaux défis pour une paix durable dans un Sahel toujours fragile.
