Après plus de 60 ans d’engagement international, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a été officiellement dissoute par l’administration Trump. Une décision historique aux conséquences humanitaires et géopolitiques lourdes, notamment pour les pays africains fortement dépendants de l’aide américaine.
Washington, 2 juillet 2025
C’est une page de l’histoire mondiale du développement qui se tourne. L’USAID, pilier de l’aide américaine à l’étranger depuis sa création en 1961 sous John F. Kennedy, cesse officiellement d’exister. L’administration Trump a décidé de démanteler l’agence, jugée inefficace et contraire aux intérêts stratégiques américains.
Selon la déclaration du secrétaire d’État Marco Rubio, désormais chargé de la gestion résiduelle de l’aide via le Département d’État, l’USAID aurait servi à « entretenir un complexe mondial d’ONG », avec peu de résultats tangibles depuis la fin de la guerre froide.
« Les programmes jugés alignés sur les intérêts américains seront repris, mais avec plus de responsabilité », a-t-il affirmé.
🌍 Un choc pour l’Afrique et le monde humanitaire
L’USAID représentait à elle seule 42 % de l’aide humanitaire mondiale, avec un budget de plus de 42 milliards de dollars. Elle soutenait des centaines de programmes liés à la santé, à l’éducation, à l’agriculture, et à la gouvernance dans plus de 80 pays, notamment en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et dans la Corne de l’Afrique.
Une étude publiée par The Lancet alerte sur le risque de 14 millions de morts supplémentaires d’ici 2030 parmi les populations les plus vulnérables, dont un tiers d’enfants, à cause de la disparition brutale de ces financements.
Coup de frein aux grandes causes : VIH, nutrition, éducation
Le programme emblématique PEPFAR de lutte contre le sida en Afrique, initié sous George W. Bush, ainsi que de nombreux projets pour la santé maternelle, la planification familiale ou la lutte contre la malnutrition, sont menacés.
Barack Obama a qualifié cette suppression d’“inexplicable” et “colossale erreur”, tandis que des ONG comme CARE, Oxfam, ou Médecins sans Frontières parlent d’effondrement du soutien vital.
🧭 Quel avenir pour l’aide au développement ?
L’administration américaine affirme vouloir se concentrer sur une « aide humanitaire essentielle » plus ciblée, mais les contours de cette stratégie restent flous. L’insertion de l’aide dans une diplomatie plus rigide et idéologique — opposée aux valeurs de diversité ou à la planification familiale — pourrait réduire drastiquement l’impact sur le terrain.
📣 Un appel à la solidarité africaine
Face à ce retrait, plusieurs voix s’élèvent en Afrique pour redéfinir une solidarité continentale et développer des alternatives internes au financement des secteurs sociaux. Certains évoquent aussi la nécessité de diversifier les partenariats, en s’ouvrant davantage à l’Union européenne, à la Chine, ou aux BRICS.
« Le développement de l’Afrique ne peut plus dépendre d’un seul partenaire. C’est le moment d’inventer une nouvelle souveraineté solidaire », plaide un analyste burkinabè interrogé par FasoAmazone.net.
Koudolba