Déclaration de la Confédération Nationale de la Culture (CNC) du Burkina Faso sur le décès non élucidé de Alain Christophe TRAORÉ, dit Alino Faso, à Abidjan en Côte d’Ivoire

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    C’est avec consternation, stupeur et incrédulité que nous avons appris, à travers les réseaux sociaux, la mort brutale de Alain Christophe TRAORÉ, que tout le monde connait sous la sympathique appellation de Alino Faso.

     Alino était une figure emblématique du paysage culturel et artistique de notre pays, en sa qualité d’animateur et de maître de cérémonie hors pair, mais aussi du fait de son engagement philanthropique pour les personnes ou groupes sociaux faibles, fragiles, vulnérables ou dans des situations très difficiles, voire désespérées.

     Grande a été notre surprise, d’apprendre son interpellation, courant janvier 2025, par les autorités ivoiriennes, qui promettaient alors d’apporter les preuves des graves accusations portées contre lui.

     Comment comprendre, à fortiori accepter, que six mois et demi après son arrestation, on publie sur les réseaux sociaux son décès suite à un prétendu suicide par pendaison ?

    Comment expliquer qu’un justiciable, une demiannée après son arrestation, n’ait pas été jugé avec la possibilité de se défendre comme l’exigent les fondements d’un État dit de droit ?

   Comment imaginer que six mois après son interpellation, un accusé se retrouve écroué dans une école de gendarmerie, dans un pays qui se vante d’être le paragon de la démocratie dans la sous-région ?

   Enfin, comment avaler la grosse couleuvre qui consiste à vouloir nous faire croire que Alino, qui a passé sa vie à sauver celle d’innombrables personnes, se serait lui-même ôté la sienne, abandonnant sa pauvre mère, sa femme et ses enfants qu’il adore par-dessus tout ?

Face à autant de brume et d’opacité qui entourent ce que nous pensons être un lâche assassinat politique, nous, monde de la culture et des arts du Burkina Faso, organisés au sein de la Confédération Nationale de la Culture (CNC) :

  – exprimons notre extrême indignation pour le traitement inhumain qui a été réservé à notre compatriote et qui a conduit à sa mort atroce ;

   – condamnons avec la dernière énergie la désinvolture, la banalisation et le mépris institutionnels, qui ont caractérisé l’arrestation, la détention, le traitement et la diffusion de la nouvelle du décès de Alino Faso ;

   – apportons notre soutien indéfectible au Gouvernement de notre pays, qui s’est engagé à suivre cette ténébreuse affaire jusqu’à la manifestation de la vérité et de la justice ;

   – exprimons nos sincères condoléances à la famille et aux proches de Alino Faso, plongés dans le désarroi et l’abattement par la perte de leur être cher, mais également par la façon cavalière, irrespectueuse et discourtoise dont sa mort a été annoncée.

    En ces moments de vives douleurs et d’infinies interrogations sans réponse, la CNC invite ses membres et le peuple tout entier à savoir garder leur dignité et leur grandeur, en faisant preuve de hauteur et de retenue.

Nous faisons confiance à nos autorités pour traiter cette affaire jusqu’au bout.

Mobilisons-nous dans le recueillement pour attendre le rapatriement de la dépouille mortelle de notre Alino national, et préparons-nous à lui réserver un accueil à la dimension de ce qu’il représente dans nos cœurs et dans notre mémoire collective.

Paix éternelle à l’âme du vaillant combattant que fut Alino Faso !

La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons !

                       Pour la CNC/ Le Président

               Télesphore T. BATIONO

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