
Les 1er et 2 août 2025, Ouagadougou a vibré au rythme de la restitution des travaux de la 17e édition du programme Engagement Féminin, un rendez-vous artistique majeur porté par la Compagnie Auguste-Bienvenue et ses partenaires. Pendant près d’un mois, 18 danseuses venues de 10 pays africains ont suivi une formation intensive en danse contemporaine, jeu d’acteur et administration culturelle. Objectif : outiller, inspirer, révéler les talents féminins dans les arts vivants.

Dès la première soirée, le public a été conquis par une création dirigée par Fatou Cissé, chorégraphe sénégalaise. Cette performance chorégraphique, fruit de deux semaines de travail, a mis en lumière la puissance expressive, la créativité et la rigueur de ces jeunes femmes. Le lendemain, place à la restitution théâtrale encadrée par Odile Sankara. Les danseuses ont interprété des textes classiques avec intensité et justesse, intégrant les techniques vocales et scéniques apprises. Un bel exercice de transdisciplinarité.

Le moment phare de la soirée fut sans doute la présentation du spectacle “Utopie Yennega”, œuvre dirigée par la chorégraphe franco-martiniquaise Sandra Sainte Rose. Sur scène, sept danseuses africaines ont livré une performance à la fois physique et émotionnelle, accompagnées d’une fanfare. Le spectacle interroge la place des femmes noires dans l’espace public, tout en affirmant leur force, leur histoire et leur droit à l’expression libre. Une œuvre engagée qui a marqué les esprits.

En marge des restitutions, les participantes ont également assisté à la présentation du Réseau de l’Engagement Féminin (REF), constitué d’anciennes du programme. À travers cette plateforme, ces femmes souhaitent s’entraider, développer leurs projets artistiques et asseoir leur présence dans le secteur culturel de leurs pays respectifs. Un atelier animé par Kira Claude Guengané a permis de réfléchir à la structuration durable de ce réseau.

L’artiste burkinabè Abzeta Bougouma, qui participait pour la seconde fois au programme, a salué la richesse de cette édition malgré les défis liés aux différences culturelles : « Ce n’était pas facile au début, mais grâce à l’écoute et à la patience des formateurs, nous avons avancé ensemble. » Quant à Odile Sankara, elle s’est dite « émue aux larmes » par le travail des jeunes artistes, insistant sur l’importance de recréer des espaces d’expression artistique pour lutter contre la marginalisation et les dérives sociales chez les jeunes.

Pour Auguste Ouédraogo, co-initiateur du programme, le thème « Futur d’un présent » reflète la mission de cette initiative : « C’est maintenant qu’il faut semer, transmettre, bâtir. Le futur appartient à celles à qui on donne aujourd’hui les outils. »
Avec cette édition, Engagement Féminin confirme son rôle de catalyseur de talents, de levier d’émancipation artistique et de lieu de transmission intergénérationnelle.
Horossi
FasoAmazone.net