La France fait face à une double tendance préoccupante : le vieillissement accéléré de sa population et une chute persistante de la natalité. Ces évolutions, analysées par Vincent Touzé, économiste à l’OFCE, bouleversent l’équilibre démographique du pays.
Avec une pyramide des âges inversée, la société française comptera bientôt plus de retraités et de personnes dépendantes que d’actifs pour les financer. Dès 2025-2030, la génération des baby-boomers atteindra les 80-85 ans, âge critique de la perte d’autonomie, créant un besoin massif d’infrastructures de soins et d’accompagnement.
La baisse des naissances, quant à elle, soulève de profondes questions sur l’avenir du marché du travail et la soutenabilité du système social. Si certains y voient un signe d’émancipation et de parentalité choisie, elle traduit aussi les difficultés des jeunes à se projeter : précarité, coût de la vie, crise climatique…
L’immigration pourra contribuer à pallier ce déficit d’actifs, mais ne suffira pas à elle seule. Chaque pays, comme le Japon ou la Chine, explore ses propres pistes, de la robotisation à la refondation des politiques familiales.
Le défi est immense : protéger les aînés sans pénaliser les jeunes, investir dans l’avenir sans sacrifier le présent. Pour la France, l’heure est à l’anticipation et à l’innovation, afin de transformer ce choc démographique en opportunité.
Vincent Touzé, économiste à l’OFCE,
