Ouagadougou
Dans un contexte de refondation agricole majeure, le Président du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, lors de son entretien avec la presse nationale le dimanche 29 septembre 2025, appelle à un sursaut du secteur privé. Face à l’absence d’engagement des opérateurs économiques dans l’offensive agropastorale, l’État menace de mesures fortes, dont l’interdiction de l’importation du riz. L’heure n’est plus aux discours : il faut investir ou se retirer.
« Aucun opérateur économique n’a investi dans nos pôles de croissance agricole. Demain, ne soyez pas surpris que j’interdise l’importation du riz. Il faut investir pour cultiver le riz. Il faut savoir s’adapter à l’idéologie de ceux qui vous dirigent. »
Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso
Un avertissement clair : l’autosuffisance alimentaire ou la rupture
Dans un contexte régional marqué par les tensions géopolitiques, la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales, et l’insécurité alimentaire croissante, la déclaration présidentielle a tout d’un avertissement stratégique : le Burkina Faso se prépare à fermer progressivement ses frontières à l’importation de produits agricoles essentiels, à commencer par le riz.
Pour les opérateurs économiques, cela signifie une chose : le modèle basé sur l’importation et la revente est en sursis. L’État attend désormais du secteur privé une implication directe dans la production locale.
Une opportunité historique pour les acteurs de l’agriculture innovante
Pour les porteurs de solutions agricoles durables, notamment les producteurs de compost écologique, les pépiniéristes, les spécialistes de la culture hors sol, hydroponique ou en conteneurs, c’est un tournant majeur.
Alors que les grandes exploitations agricoles tardent à se structurer et que le secteur privé classique ne répond pas à l’appel, les solutions alternatives et locales prennent toute leur place :
- ✅ Culture hors sol : Réduction drastique de la dépendance à la terre arable, possibilité de production de riz ou de légumes en zones urbaines ou arides.
- ✅ Compostage écologique : Valorisation des déchets organiques pour fertiliser les sols sans intrants chimiques coûteux ou importés.
- ✅ Pépinières locales : Développement d’un vivier endogène de semences et de plants adaptés aux réalités climatiques locales.
- Les promoteurs de l’agro-écologie.
Ces innovations ne sont plus marginales. Elles deviennent stratégiques.
Vers une souveraineté agricole burkinabè ?
L’appel du Capitaine Traoré dépasse le simple cas du riz. Il pose les bases d’un nouveau paradigme économique : un Burkina Faso autosuffisant, souverain sur le plan alimentaire, et libéré des dépendances extérieures.
Pour que cette vision devienne réalité, il faut une alliance forte entre l’État, les petites coopératives rurales, les innovateurs agricoles, les associations actives sur le terrain, les femmes fortement impliquées dans les chaînes de valeur agricoles, les médias engagés dans la promotion du secteur, ainsi que les investisseurs audacieux prêts à miser sur la souveraineté alimentaire du Burkina Faso.
Que faire maintenant ?
Cartographier les terres disponibles, y compris en milieu urbain ou périurbain pour des projets pilotes de culture hors sol.
Créer des synergies entre producteurs de compost, pépiniéristes et cultivateurs pour bâtir des écosystèmes agricoles complets.
Accéder aux fonds publics ou internationaux mis à disposition dans le cadre de l’offensive agropastorale.
Former les jeunes à l’agriculture innovante, pour allier emploi, autonomie et durabilité.
Le message du Capitaine Ibrahim Traoré est plus qu’une mise en garde : c’est une invitation à l’action, à la réinvention et à la souveraineté. Les opérateurs économiques qui n’embrasseront pas cette nouvelle orientation risquent de rester en marge. En revanche, ceux qui investissent dès aujourd’hui dans des modèles agricoles durables, locaux et innovants seront les piliers de l’économie de demain.
Horossi