Ouagadougou, 1er octobre 2025 (AIB)
À l’occasion de la 14ᵉ édition des Universités africaines de la communication (UACO), débutées le 1er octobre 2025, à Ouagadougou, le professeur Franklin Nyamsi, invité spécial de cette rencontre, a exposé sa réflexion sur le concept de “terro-journalisme”, qu’il considère comme une stratégie de domination médiatique au service du néocolonialisme.
Selon l’universitaire, le terro-journalisme se manifeste par un discours médiatique biaisé visant à dépeindre les nations africaines dirigées par des panafricanistes ou des gouvernements anti-impérialistes comme des “enfers sur terre”. Cette méthode, a-t-il expliqué, consiste à utiliser des notions comme la démocratie, la bonne gouvernance ou les droits humains comme paravent pour fragiliser et harceler les régimes qui refusent de se soumettre aux injonctions d’institutions telles que la CEDEAO, la Banque mondiale ou le FMI.
Le professeur Nyamsi a également dénoncé une double manipulation : d’une part, la présentation complaisante de certains dirigeants liés à la Françafrique, décrits comme des “prometteurs”, du fait de leur soutien financier aux grands médias internationaux ; d’autre part, la large couverture médiatique offerte aux organisations terroristes qui frappent le continent, notamment par des chaînes comme TV5, France 24, RFI, Arte ou encore Jeune Afrique.
« Le terro-journalisme blanchit l’image de dictateurs alliés de l’impérialisme et, dans le même temps, promeut les criminels d’Al-Qaïda et de l’État islamique en leur offrant une tribune mondiale », a affirmé M. Nyamsi, soulignant la responsabilité directe de l’Occident dans l’expansion du terrorisme.
Citant des journalistes comme Serge Daniel, Wassim Nasr, Olivier Dubois ou François Soudan, il les a présentés comme des relais de cette “communication de l’impérial-terrorisme occidental et moyen-oriental contre les Africains”.
Pour l’universitaire, la riposte africaine passe par la construction d’un autre récit : « Les journalistes africains doivent être les gardiens de la vérité et des intérêts de leurs peuples. L’Afrique doit se raconter par ses propres mots, ses propres images et ses propres voix. »
Ainsi, Franklin Nyamsi a invité les professionnels de la communication à s’affranchir des cadres imposés par les médias occidentaux et à bâtir une information libre, souveraine et au service des aspirations du continent.
Horossi
Source AIB