Les fibromes utérins, tumeurs bénignes se développant au niveau de l’utérus, touchent aujourd’hui un nombre croissant de femmes. Longtemps considérés comme anodins, ces troubles gynécologiques sont pourtant à l’origine de nombreuses complications physiques, psychologiques et sociales. Face à cette réalité préoccupante, il devient impératif que les femmes, mais également l’État et les acteurs de santé publique, accordent une attention prioritaire à leur prévention et à leur prise en charge.
Une pathologie fréquente mais négligée
Selon les professionnels de santé, près d’une femme sur trois en âge de procréer pourrait être porteuse d’un ou plusieurs fibromes, souvent sans le savoir. Ces masses, constituées de cellules musculaires et de tissu fibreux, peuvent rester asymptomatiques pendant plusieurs années avant de provoquer des signes tels que :des règles abondantes ou prolongées ;
des douleurs pelviennes chroniques ;
des troubles urinaires ou digestifs dus à la compression des organes voisins ;
voire des difficultés de conception chez certaines patientes.
Le manque de dépistage précoce, combiné à l’automédication et à la stigmatisation autour des affections gynécologiques, contribue à retarder le diagnostic et à aggraver les cas recensés.
Un enjeu de santé publique
Les fibromes utérins ne sont pas seulement une question médicale ; ils représentent un enjeu majeur de santé publique et de bien-être féminin.
Les conséquences socio-économiques sont lourdes : absentéisme au travail, dépenses médicales importantes, et parfois perte de fertilité. Dans les zones rurales, où l’accès à la consultation gynécologique demeure limité, nombre de femmes ne reçoivent un traitement qu’à un stade avancé, souvent après des années de souffrance.
L’État, à travers le ministère de la Santé, est ainsi appelé à intensifier les campagnes de sensibilisation, de dépistage et de formation du personnel médical, afin d’assurer une détection précoce et une prise en charge adaptée.
Prévention et sensibilisation : une responsabilité partagée
La lutte contre les fibromes utérins repose sur une approche préventive rigoureuse. Les consultations gynécologiques régulières, au moins une fois par an, permettent de détecter précocement toute anomalie.
L’adoption d’un mode de vie sain, alimentation équilibrée, réduction du stress, activité physique régulière, contribuent également à limiter les facteurs de risque.
Les médias et organisations féminines ont un rôle déterminant à jouer dans cette sensibilisation, en brisant le silence autour de ces pathologies et en incitant les femmes à se faire examiner sans honte ni peur.
L’urgence d’une politique nationale de santé reproductive renforcée
Pour espérer inverser la tendance, une mise en œuvre d’un programme national de lutte contre les affections gynécologiques, incluant les fibromes.
Ce programme devrait intégrer :
des campagnes de dépistage gratuit dans les structures de santé de base ;
une prise en charge subventionnée des traitements médicaux et chirurgicaux ;
la promotion de la recherche médicale sur les causes locales et les approches thérapeutiques adaptées ;
et enfin, un accompagnement psychologique et social pour les femmes touchées.
Un appel à l’action collective
Les fibromes ne doivent plus être considérés comme une fatalité féminine. Ils constituent un problème de santé publique urgent, dont la prévention et le traitement exigent une mobilisation nationale.
En agissant ensemble, femmes, professionnels de santé, autorités publiques et partenaires techniques, peuvent non seulement réduire la prévalence de cette affection, mais surtout sauver des vies, préserver la fertilité et renforcer la santé reproductive des femmes, pilier essentiel du développement du pays.
