Par la rédaction de FasoAmazone.net
Dans un paysage politique ivoirien dominé depuis des décennies par les figures masculines, Simone Ehivet Gbagbo s’impose à nouveau comme l’une des rares femmes en lice pour briguer la magistrature suprême. À l’approche de l’élection présidentielle prévue du 10 au 25 octobre 2025, l’ancienne Première dame fait campagne sous les couleurs du Mouvement des Générations Capables (MGC), parti qu’elle a fondé après avoir quitté la coalition CAP-CI.
Avec Henriette Lagou, ancienne ministre, elles sont deux femmes à porter haut les couleurs du leadership féminin dans cette élection cruciale, face à des ténors comme le président sortant Alassane Ouattara, Jean-Louis Billon (CODE) et l’indépendant Ahoua Don Mello.
De l’universitaire à la femme d’État
Simone Gbagbo, titulaire d’un doctorat en linguistique, est bien plus qu’une ancienne Première dame. Avant de partager le pouvoir avec son époux, l’ex-président Laurent Gbagbo, elle fut professeure, syndicaliste engagée, puis députée et vice-présidente de l’Assemblée nationale. Actrice majeure du combat pour la démocratie dans les années 80-90, elle a aussi payé le prix fort de ses convictions à travers la prison et les poursuites judiciaires.
Aujourd’hui, elle revient avec une volonté ferme : réconcilier une Côte d’Ivoire fracturée, réhabiliter la vie politique, et proposer une vision centrée sur la valeur morale, la justice et la souveraineté nationale.
Une campagne sous le signe de l’apaisement
En déplacement à Guiberoua, dans le sud-ouest du pays, Simone Gbagbo a lancé un appel fort au calme et à la démocratie :
« Commettre aujourd’hui des actes de violence brutale… Je ne pense pas que cela en vaille la peine. Je voudrais inviter les organisateurs des marches à abandonner cette voie et à choisir la voie du vote. »
Son message tranche avec la radicalité que certains lui attribuaient par le passé. Elle se présente désormais comme une femme d’expérience, pacificatrice, capable de parler à toutes les franges de la population.
Une vision pour une Côte d’Ivoire souveraine et apaisée
Depuis son retrait de la coalition CAP-CI, qu’elle dirigeait avec Tidjane Thiam, Simone Gbagbo a choisi d’écrire sa propre trajectoire politique, libre des alliances anciennes. Sa stratégie actuelle repose sur une recomposition des forces populaires, avec le soutien affiché de Charles Blé Goudé, autre figure charismatique du nationalisme ivoirien.
Face à un électorat désabusé, elle veut redonner confiance dans les institutions et convaincre que l’alternance est possible par les urnes.
Le leadership féminin au cœur de la campagne
Dans un pays où la participation des femmes à la vie politique reste faible, la candidature de Simone Gbagbo est un acte politique fort. Femme de caractère, intellectuelle, militante et survivante des crises, elle représente à la fois la continuité d’un engagement ancien et la possibilité d’un nouveau souffle féminin à la tête de l’État.
« Je crois que nous pouvons gagner », a-t-elle déclaré avec assurance, devant une foule mobilisée.
Une campagne à suivre de près
À quelques jours de l’échéance électorale, la Côte d’Ivoire entre dans une phase décisive. Pour Simone Gbagbo, cette candidature n’est pas seulement une revanche sur l’histoire, mais une offre politique sérieuse, portée par une femme qui a tout connu : le pouvoir, la chute, l’exil, la prison et la résilience.
Son objectif est de bâtir une Côte d’Ivoire réconciliée, plus juste et souveraine, dans laquelle les femmes, les jeunes et les oubliés de la République auront enfin leur place.
Horossi
