Koudougou (région de Nando, ex-Centre-Ouest).
Grâce à la vigilance et au courage d’un voisin, une fillette de trois ans, prénommée Innocente, a été sauvée d’un enfer domestique. Ce fait, survenu à Koudougou, remet une fois de plus sur la table la question cruciale de la protection de l’enfance au Burkina Faso, et la nécessité de rompre le silence face à la maltraitance.
Selon un communiqué du ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, tout est parti du signalement d’un citoyen qui a alerté les autorités sur des violences physiques et psychologiques infligées à l’enfant. La fillette a été rapidement prise en charge par la Direction provinciale de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale du Boulkiemdé, qui a découvert une scène insoutenable : plaies ouvertes, brûlures et cicatrices multiples — preuves tangibles de sévices répétés.
En collaboration avec la Brigade régionale de la protection de l’enfance (BRPE), une enquête a été ouverte. Les investigations ont établi que la mère de la fillette, installée en Côte d’Ivoire, avait confié sa fille à sa sœur à Koudougou. Cette dernière a été reconnue coupable de violences sur mineure et condamnée à douze (12) mois de prison ferme.
Aujourd’hui, Innocente est placée dans une famille d’accueil, où elle reçoit soins, affection et suivi psychologique. « Elle sourit de nouveau, joue et se sent aimée », confient les travailleurs sociaux. Une lueur d’espoir dans un drame qui aurait pu tourner au pire.
Lois et sanctions : la maltraitance d’un enfant n’est pas un fait anodin
Le Code pénal burkinabè, en son article 511 et suivants, réprime sévèrement les violences sur mineurs. Les auteurs de maltraitance encourent des peines d’emprisonnement et des amendes lourdes, pouvant aller jusqu’à plusieurs années selon la gravité des faits.
Ces textes rappellent que nul n’a le droit d’infliger des souffrances physiques ou morales à un enfant, qu’il soit parent, tuteur ou simple gardien.
Le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale appelle donc les citoyens à ne pas détourner le regard :
« Le silence tue, mais la dénonciation sauve des vies. »
Une responsabilité collective
Cette affaire met en lumière la responsabilité partagée entre l’État, les familles, les communautés et la société civile.
Les acteurs de la protection de l’enfance, les ONG, les leaders communautaires et les médias ont tous un rôle crucial à jouer dans la prévention, la sensibilisation et le signalement des cas de maltraitance.
FasoAmazone.net, à travers sa rubrique dédiée à la promotion des droits humains et du genre, s’engage à porter la voix des enfants sans défense, et à accompagner le ministère dans la vulgarisation des lois, des dispositifs d’alerte et des structures d’accueil.
Chaque citoyen peut agir : voir, entendre et signaler, c’est déjà protéger.
Un appel à la vigilance et à l’action
Le cas d’Innocente n’est pas un fait isolé, mais il doit servir d’exemple. Car protéger un enfant, c’est sauver un futur, un espoir, une nation.
La société burkinabè tout entière est interpellée, aucune tradition, aucune excuse, aucun lien de parenté ne justifie la violence sur un enfant.
Plus jamais ça !
Le Burkina Faso doit rester un pays où chaque enfant a droit à la sécurité, à la dignité et à l’amour.