Le décès tragique du jeune gardien sénégalais Cheikh Touré, formé à l’Académie Esprit Foot de Yeumbeul, continue de bouleverser le Sénégal et bien au-delà. Ce drame, qui a suscité une vague d’émotions sur les réseaux sociaux, met une fois de plus en lumière les nombreuses failles du système d’encadrement des jeunes talents africains en quête de promotion à l’international.
Alors que plusieurs publications tentaient d’impliquer le club ghanéen PAC Academy FC, ce dernier a formellement démenti toute implication, affirmant n’avoir aucun lien avec les personnes ou les événements à l’origine de cette tragédie.
Dans un communiqué publié ce dimanche, le club a précisé :
« Les personnes citées dans ces publications n’ont jamais été en contact avec le PAC Academy FC. Aucun essai, entraînement ni processus de recrutement n’a été mené avec elles. Nous exprimons nos sincères condoléances à la famille du défunt, tout en nous dissociant de toute information trompeuse suggérant notre implication. »
Mais au-delà du démenti officiel, cette affaire soulève une question de fond : quels dispositifs existent réellement pour encadrer, protéger et accompagner les jeunes footballeurs africains, souvent livrés à eux-mêmes face à des recruteurs sans scrupules ou des promesses illusoires d’un avenir meilleur à l’étranger ?
Beaucoup de jeunes passionnés de football, issus de milieux modestes, rêvent d’une carrière professionnelle internationale. Pourtant, le manque d’encadrement, l’absence de politique nationale de soutien et le coût élevé des formations découragent nombre d’entre eux. Faute de moyens et de perspectives, plusieurs finissent par abandonner, sombrant parfois dans la désillusion ou la débauche.
Ce drame doit servir d’électrochoc et pousser les autorités, fédérations et acteurs du football africain à repenser en profondeur la politique sportive, en particulier dans le domaine du suivi, de la formation et de la protection des jeunes talents.
Il est urgent :
d’instaurer un cadre réglementaire rigoureux pour les académies et clubs recruteurs, tant sur le plan national qu’international ;
de soutenir financièrement les familles démunies dont les enfants portent de grandes ambitions sportives ;
et de favoriser de véritables passerelles entre formation locale et opportunités internationales.
La disparition de Cheikh Touré ne doit pas être un fait divers de plus, mais un signal fort d’alerte.
Ce jeune talent, comme tant d’autres, symbolise une jeunesse pleine de rêves, de courage et de passion.
Que son histoire serve d’école et réveille les consciences.
