Claudia Sheinbaum agressée : quand le corps des femmes reste un champ de bataille, même au sommet du pouvoir

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Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, mardi 4 novembre 2025 à Mexico, avec son harceleur

L’agression subie par la présidente du Mexique en pleine rue n’est pas un simple incident, elle symbolise la persistance du machisme et de la domination masculine, même dans les espaces de pouvoir. Une leçon universelle sur la condition des femmes, de Mexico à tout le continent africain.L’image est choquante, une présidente, élue démocratiquement, saluant la foule avec le sourire, se voit soudain saisie par un homme qui la touche et tente de l’embrasser.
Ce n’est pas une fiction. C’est la réalité vécue par Claudia Sheinbaum, présidente du Mexique, mardi dernier à Mexico.

Le geste semble anodin pour certains, mais il dit tout. Il dit la banalisation du harcèlement, l’impunité du machisme, et la violence symbolique que subissent les femmes, quel que soit leur rang social ou leur fonction.
Même investie de la plus haute autorité, une femme reste exposée à la main intrusive, au regard dominateur, à la présomption de droit sur son corps.

La présidente Sheinbaum a réagi avec calme, un calme souvent imposé aux femmes, même dans la douleur. Pourquoi faut-il que la victime se maîtrise, alors que l’agresseur agit librement ?

La ministre des Femmes, Citlali Hernández, a dénoncé « la vision machiste » profondément ancrée dans la société mexicaine. Et les chiffres sont implacables, 70 % des Mexicaines ont déjà subi une forme de violence, et dix femmes sont tuées chaque jour.

Mais au-delà du Mexique, c’est tout un système mondial d’inégalités qui se révèle.

Une interpellation pour l’Afrique

Ce qui s’est passé à Mexico n’est pas un fait isolé.
C’est un miroir, celui d’une société mondiale où la femme, quelle que soit sa position, doit encore se battre pour la reconnaissance de son intégrité et de sa dignité.

En Afrique, les femmes en politique, dans les sphères ou dans les entreprises affrontent elles aussi des formes multiples de machisme, telles harcèlement verbal, intimidation, rumeurs, jugements sur leur apparence plutôt que sur leurs compétences.

L’agression de Claudia Sheinbaum appelle donc à une réflexion profonde :
Comment protéger les femmes dans l’espace public et politique ?
Comment éduquer les hommes à la culture du respect et du consentement ?
Comment faire en sorte que les corps des femmes cessent d’être des territoires de domination ?

Tant que le corps d’une femme, même présidente  pourra être saisi, touché ou jugé sans son accord, aucune société ne pourra se dire libre ni juste.

 Tribune signée par la rédaction de FasoAmazone.net
Rubrique : Opinions / Voix des femmes et justice sociale
Publié le : 6 novembre 2025.

 

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