Abus dans le secteur culturel : des témoignages relancent le débat sur la protection des jeunes artistes

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Troupe artistique, jeunes filles et femmes talentueuses (images d'illustration)

En Belgique, plusieurs femmes issues du milieu de la musique et de la danse ont récemment témoigné d’abus sexuels subis au début des années 1990. Ces révélations, portées notamment par la chanteuse flamande Isabelle A, mettent en lumière un phénomène encore largement présent dans le secteur culturel : la vulnérabilité des jeunes artistes face à des figures d’autorité.

Des faits anciens révélés des décennies plus tard

La chanteuse Isabelle A, connue depuis son adolescence, a affirmé à la télévision publique néerlandophone avoir été la cible de comportements sexuels inappropriés de la part de son manager lorsqu’elle avait 15 ans.
Son témoignage a entraîné une vague de réactions. D’autres femmes ont raconté des faits similaires : Marie, violée à 13 ans dans un hôtel de tournée, et Évelyne, danseuse de 14 ans, qui décrit une agression survenue dans un vestiaire.
Une autre artiste, Mariona Smets, a évoqué une relation sexuelle consentie avec le même manager, qu’elle considère aujourd’hui comme un abus lié à son jeune âge et à la position d’autorité de son interlocuteur.

Un schéma d’abus récurrent dans le monde du spectacle

Les cas rapportés en Belgique rappellent d’autres situations observées dans différents pays. Dans le domaine du spectacle, de la musique ou du cinéma, les mêmes mécanismes reviennent : promesses de carrière, isolement des jeunes artistes, chantage affectif et emprise psychologique.
Les victimes décrivent souvent un déséquilibre de pouvoir entre un adulte influent et une jeune fille désireuse de réussir.
Des associations estiment que l’absence de contrôle et la culture du silence favorisent ce type de dérives.

Des séquelles psychologiques profondes

Beaucoup de victimes affirment avoir mis des années à comprendre la gravité de ce qu’elles avaient vécu. Certaines ont intériorisé la culpabilité ou ont pensé que ces comportements faisaient partie des « règles du métier ».
Les conséquences sont multiples : anxiété, perte de confiance, troubles du sommeil, dépression ou retrait de la vie artistique.
Le déclenchement de nouvelles prises de parole agit souvent comme un levier de libération pour celles qui n’avaient jamais osé parler.

Appel à un encadrement plus strict

Face à ces révélations, plusieurs associations féminines et culturelles plaident pour un renforcement de la protection des mineurs dans les secteurs artistiques.
Elles proposent notamment :

La mise en place de chartes éthiques dans les écoles d’art et les compagnies culturelles ;

La vérification des antécédents judiciaires des encadrants et managers travaillant avec des mineurs ;

Des formations obligatoires à la prévention des violences sexuelles ;

Et la création de cellules d’écoute et de signalement indépendantes.

Implications pour l’Afrique 

Bien que l’affaire soit européenne, elle trouve un écho dans d’autres contextes, notamment en Afrique. Dans plusieurs pays, des chanteuses, comédiennes ou danseuses dénoncent aussi des situations de harcèlement ou d’exploitation.
La précarité du secteur culturel, le manque de réglementation et la dépendance économique renforcent la vulnérabilité des jeunes artistes, en particulier des filles.
Les associations de défense des droits des femmes rappellent que la prévention et l’éducation restent essentielles pour limiter ces abus.

Conseils et sensibilisation pour les jeunes filles et femmes artistes

Connaître ses droits. Aucun responsable, manager ou formateur ne peut exiger de gestes déplacés, de relations ou de “faveurs” en échange d’une opportunité professionnelle.

Se faire accompagner. Ne jamais assister seule à un rendez-vous professionnel ou à une répétition dans un lieu isolé.

Parler sans attendre. En cas de malaise, de tentative d’emprise ou de harcèlement, en parler immédiatement à une personne de confiance, à une association ou à une autorité compétente.

 Se soutenir entre artistes. Créer des réseaux solidaires de femmes dans le secteur culturel peut aider à rompre l’isolement et à prévenir de nouvelles situations d’abus.

Les révélations belges rappellent qu’au-delà du talent et de la passion, le monde culturel reste exposé à des dérives liées au pouvoir et au silence.
Protéger les jeunes artistes, écouter leurs témoignages et instaurer un cadre éthique clair sont des priorités partagées à l’échelle internationale.
La reconnaissance des victimes et la prévention des abus constituent aujourd’hui des enjeux majeurs pour un secteur culturel plus sûr, plus transparent et plus respectueux.

FasoAmazone.net

Source Réveil Congo

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