Ouagadougou le 9 novembre 2025
Plateau Omnisports de Pissy, dans l’arrondissement 06 de la capitale burkinabè, a été le théâtre d’un riche événement culturel du 07 au 09 novembre 2025. Les ressortissants de la région de Tannounyan (ex-Cascades) y ont organisé avec succès la première édition du festival « 72h des Tannounyan dans le Kadiogo ». Ce rendez-vous, dédié à la promotion de la diversité culturelle, a connu une affluence notable.
l’objectif de cette initiative était multiple, offrir un cadre de retrouvailles et de communion aux filles et fils de la région, valoriser leur patrimoine culturel et faire la promotion des sites touristiques et des potentialités de la région de Tannounyan.
Pendant trois jours, l’espace du festival a bouillonné d’activités. Les prestations artistiques, notamment de musique et de danse traditionnelle, ont captivé le public par leur énergie et leur authenticité.
Une exposition-vente a permis aux visiteurs de découvrir l’artisanat local et de savourer des mets typiques, dont le plat original bien-aimé, le « Bambara(à base de poudre de poids de terre)». Des panels de réflexion ont également ponctué l’événement, invitant à des discussions approfondies sur l’importance de la culture.
Lamoussa SOMA, membre du comité d’organisation, a insisté sur le rôle fédérateur de la culture. « La culture est un levier puissant d’unité nationale. Les événements culturels valorisent, renforcent le brassage, facilitent le vivre-ensemble, la cohésion sociale et le sentiment d’appartenir à une nation », a-t-il déclaré. Il a également rappelé l’importance de l’héritage ancestral : « Aujourd’hui, c’est de croire à ce que nos ancêtres nous ont légué comme valeur, c’est ça notre héritage, notre bien commun, notre repère. »
Il a par ailleurs souligné un défi de taille : la distance d’environ 500 km qui sépare Ouagadougou des derniers villages de Tannounyan, un isolement géographique qui contribue à la méconnaissance des trésors de la région par une grande partie des Burkinabè. Parmi ces trésors, il a cité les nombreux cours d’eau, les pics, l’instrument musical fort qu’est le balafon, et la boisson naturelle et originale, le « bandji(jus de l’arbre du rhonier».
Pour sa première édition, le festival a tenu à célébrer les liens qui unissent les différentes cultures du Burkina. La région de Djôro(parenté a plaisanterie) a ainsi été choisie comme région invitée d’honneur.
Feudouma SOULAMA, autre membre du comité d’organisation, a expliqué le lien spécial qui unit les deux communautés : « La région des Tannounyan(chef lieu Banfora) et la région des Djôro(chef lieu gaoua) partagent une parenté à plaisanterie. En plus de cela, ces deux régions du Grand-ouest du pays disposent presque des mêmes traditions. »
Il a salué l’initiative, la qualifiant d’être « en droite ligne avec la vision du gouvernement qui est de mettre la culture au cœur du développement ». Pour M. Feudouma, « la culture est notre essence, avec la culture on gagne tout, c’est notre cordon ombilical. »
Il a lancé un appel aux autres communautés du pays pour qu’elles emboîtent le pas et organisent des événements similaires, contribuant ainsi à faire rayonner la culture burkinabè dans toute sa diversité.
Cette première édition des « 72h des Tannounyan dans le Kadiogo » s’achève sur une note de succès, ayant rempli sa mission de faire (re)découvrir une partie du riche tissu culturel national et de renforcer les liens fraternels entre les communautés. Un bel exemple de promotion culturelle.
Pascal K.
