Burkina Faso : Lancement d’une campagne nationale de dépistage du VIH pour atteindre l’élimination d’ici 2030

0
12
Docteur Seydou Ouattara SP du CNLST-St

Le Burkina Faso intensifie sa lutte contre le VIH/Sida. Le Programme d’Appui au Monde Associatif et Communautaire (PAMAC) et la Coalition des Réseaux et Associations Burkinabè de Lutte contre le Sida (CORAB), en partenariat avec le Secrétariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles (SP-CNLS-IST), ont lancé ce vendredi 28 novembre 2025 une vaste campagne nationale de sensibilisation et de dépistage.

La cérémonie officielle s’est tenue au siège de l’association Laafi La Viime (ALAVI), dans l’arrondissement 5 de Ouagadougou, sous la présidence du Dr Seydou Ouattara, Secrétaire Permanent du SP-CNLS-IST.

Un pas décisif vers l’objectif 2030

Cette initiative s’inscrit dans la dynamique internationale visant l’élimination du VIH comme menace de santé publique à l’horizon 2030. Pour les organisateurs, la clé réside dans l’accès massif au dépistage, condition essentielle pour orienter les personnes vivant avec le VIH vers un traitement précoce et efficace.

Selon le Dr Seydou Ouattara, le dépistage reste « l’arme la plus accessible et la plus efficace pour casser la chaîne de transmission ». Il a également insisté sur la nécessité d’une mobilisation communautaire inclusive afin d’atteindre les populations les plus vulnérables.

Docteur Seydou Ouattara SP du CNLST-St
Une campagne axée sur la proximité et la mobilisation communautaire

La particularité de cette campagne réside dans son approche de terrain :

  • unités mobiles de dépistage,
  • activités de porte-à-porte,
  • sessions de sensibilisation dans les marchés, écoles et lieux publics,
  • implication active des associations locales et leaders communautaires.

PAMAC et CORAB entendent ainsi rapprocher les services de dépistage de toutes les couches sociales, notamment les jeunes, les femmes et les populations en zones rurales.

Un engagement commun pour une génération sans Sida

Les responsables associatifs ont rappelé que le Burkina Faso a enregistré des progrès significatifs ces dernières années, mais que les efforts doivent rester soutenus pour combler les écarts en matière de dépistage, de prise en charge et de lutte contre la stigmatisation.

La campagne, qui couvrira l’ensemble du territoire national, vise à multiplier les opportunités de dépistage gratuit et confidentiel, tout en renforçant la sensibilisation sur la prévention, l’adhésion au traitement et la réduction des discriminations.

Avec cette initiative, les partenaires réaffirment leur détermination à accompagner le pays vers l’atteinte des objectifs 95-95-95 fixés par l’ONUSIDA et à impulser une dynamique durable pour une génération sans Sida d’ici 2030.

Les participants-es

Cette initiative, qui s’inscrit dans la vision des plus hautes autorités du pays d’éliminer le VIH/sida d’ici 2030, mobilisera des centaines d’associations sur le terrain. Du 28 novembre au 13 décembre, les agents communautaires iront à la rencontre des populations dans divers lieux de vie : salons de coiffure, bars, maquis, restaurants, espaces publics, sites d’orpaillage, écoles, instituts et universités. Leur mission : informer, sensibiliser et offrir un dépistage gratuit et anonyme.

Lors de son allocution, le Dr Seydou Ouattara a appelé le public à une adhésion massive à cette campagne. « Le dépistage, c’est la porte d’entrée dans la riposte contre le VIH/sida », a-t-il souligné. Il a rappelé l’importance cruciale de connaître son statut sérologique, un premier pas essentiel pour briser la chaîne de transmission et permettre une prise en charge rapide.

Faisant le point sur la situation épidémiologique, le Secrétaire Permanent a annoncé une nouvelle encourageante : « La lutte contre le VIH/sida a enregistré des résultats significatifs au Burkina Faso. Selon les données, nous avons un taux de prévalence qui est de 0,5%. » Cette baisse significative est le fruit des efforts nationaux, soutenus par un investissement annuel d’environ 30 milliards de FCFA de l’État et de ses partenaires, malgré un contexte national difficile.

Des récompenses

Le Dr Ouattara a tenu à rassurer la population : « Tous ceux qui sont dépistés positifs sont systématiquement mis sous traitement et nous avons une disponibilité de médicaments pour la prise en charge. » Cette garantie d’accès aux antirétroviraux est un pilier fondamental de la stratégie nationale.

Cependant, malgré ces progrès, la vigilance reste de mise. Le médecin a insisté sur l’adoption de comportements responsables, particulièrement au sein de la jeunesse : « Nous insistons toujours sur l’adoption de meilleurs comportements et de protection (…) car la maladie existe toujours. »

Au-delà du simple dépistage, cette campagne vise un double objectif : permettre à chaque Burkinabè de connaître son statut sérologique et d’adopter les bons réflexes de prévention, et s’assurer que toute personne testée positive puisse bénéficier d’un traitement adéquat, contribuant ainsi à améliorer sa santé et à réduire la propagation du virus.

Pascal K

FasoAmazone.net 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.