
Une scène surréaliste a secoué un salon de coiffure ce week-end, en pleine fièvre des fêtes. Arrivée à 8 heures, Vanessa, une jeune femme venue se faire tresser, a demandé une longue coiffure avec des mèches synthétiques. Problème : elle ne disposait pas de la somme nécessaire pour payer immédiatement.
Comme de nombreuses clientes en fin d’année, Vanessa espérait compter sur son compagnon, Franck, censé régler la facture dans la matinée. À 10 heures, la coiffure est terminée ; la coiffeuse demande le paiement. Vanessa rassure : “Mon copain arrive.”
Mais midi passe, puis 14 heures, 18 heures : Franck reste injoignable et son téléphone finit par sonner dans le vide.
Face à ce silence, la coiffeuse perd patience. Estimant avoir été trompée, elle saisit des ciseaux et coupe brutalement toutes les mèches fraîchement posées, provoquant stupeur et indignation.
Entre colère et légalité
Si certaines voix défendent la professionnelle, victime d’un travail non payé, d’autres rappellent que détruire une prestation déjà fournie peut constituer une faute professionnelle et éventuellement un acte de violence ou de dégradation volontaire.
Car aucune loi n’autorise un prestataire à se faire justice lui-même, même face à un refus ou à une impossibilité de payer.
Les recours légaux existent :
plainte pour escroquerie ou refus de paiement,
retention d’un effet (perruque, mèches non posées, etc.) tant que la facture n’est pas réglée,
médiation ou règlement amiable.
Une réalité du terrain
Dans les salons, la “technique du copain payeur” est bien connue : nombreuses sont les clientes qui misent sur un fiancé, un ami ou un “parrain de fête”.
Mais certains artisans de beauté travaillent souvent à la journée, sans frais eu égard à la faillite, et manque de clientèle ou de rentabilité financière, ce qui les expose aux impayés et aux abus.
Impacts sociaux
Perte financière pour les coiffeuses, souvent précaires ou indépendantes.
Tensions et violences verbales ou physiques dans les salons.
Banque de confiance brisée dans un secteur reposant sur l’informel.
Conseils pratiques pour les clientes
Toujours annoncer votre budget avant la prestation.
Verser un acompte, même symbolique.
Éviter les “promesses de tiers” (copain, ami, parent) sans garantie.
Demander un devis écrit pour les longues prestations.
Conseils pour les coiffeuses / professionnelles
Exiger un acompte avant de commencer.
Fixer clairement les tarifs et options.
Garder un registre ou un reçu.
Ne jamais détruire une prestation : privilégier les voies légales.
❓ La question qui divise
La coiffeuse a-t-elle eu raison ?
Humainement, sa frustration est compréhensible.
Mais sur le plan légal et professionnel, son geste reste discutable et peut même se retourner contre elle.
Cette affaire met en lumière une problématique plus large : comment protéger les artisans de beauté sans basculer dans la violence ?














