Gina Haspel: la première femme probable a prendre la tête du renseignement américain.

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Seconde femme nommée directrice adjointe de la CIA, Gina Haspel sera la première à prendre la direction de l’agence si elle est confirmée dans ses fonctions par le Sénat. Cette professionnelle du renseignement, âgée de 61 ans, ne risque pas d’être handicapée par des déclarations publiques puisqu’elle a passé l’essentiel de sa carrière, trente années au total, dans la confidentialité propre à l’espionnage.

Lors de son audition au Congrès, Gina Haspel devrait retrouver une figure familière, celle de Dianne Feinstein, sénatrice démocrate de Californie. Cette dernière, pilier de la commission du renseignement de la haute assemblée, qu’elle a présidée de 2006 jusqu’à la perte de contrôle du Sénat par les démocrates en janvier 2015, est à l’origine d’un rapport remarqué, publié en décembre 2014, consacré à cette page particulièrement sombre du renseignement américain.

En 2007, selon le Washington Post, la commission avait été alertée par la destruction de documents sur des interrogatoires, en Thaïlande, au cours desquels la technique du waterboarding (« simulacre de noyade ») avait été utilisée. La même année, le New York Times avait publié des détails embarrassants, comme les 83 waterboardings infligés au même prisonnier en un mois. La responsable de la prison secrète où cette forme de torture avait été pratiquée de 2003 à 2005 n’était autre que Gina Haspel. Elle n’avait cependant pas été à l’origine de l’ordre de destruction de vidéos tournées lors de ces interrogatoires.

Qua cela ne tienne, cest la preuve que la femme est capable de gerer des postes de responsabilité de haut niveau. En tout cas le passé plus ou moins controversé de cette experte du renseignement n’a pas embarrassé Donald Trump, qui a assuré lors de la campagne présidentielle que « la torture, ça marche », avant d’être en apparence convaincu du contraire par son actuel secrétaire à la défense, James Mattis.
Mike Pompeo, alors élu du Kansas à la Chambre des représentants, a soutenu, par le passé, que le waterboarding était une technique d’interrogatoire légale. Il avait réagi à la publication du rapport en 2014 en assurant qu’il avait mis« des vies américaines en danger ». Il avait ajouté que « les agents de renseignement dont les actes ont été examinés étaient des héros ». La qualification valait évidemment pour Gina Haspel qu’il avait ensuite choisie comme adjointe une fois nommé directeur de la CIA. Après ses années dans l’ombre, la voilà désormais en pleine lumière. Cependant sa participation ardue aux programmes de creations de prisons secretes apres le 11-septembre traine derriere elle comme un boulet. Ce aspect risque de jouer en sa defaveur pour sa confirmation par le SENAT americain.

Justin Ouattara/www.fasoamazone.net

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