Procès du Putsch manqué 2015 : entre bataille de procédure et malice des avocats de la défense

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Alors que le procès des auteurs présumés du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a repris ce mercredi 21/3/18 à Ouagadougou, la défense persiste à contester la légalité du tribunal, comme à l’ouverture du procès en fin février.

Le 27 février dernier, à l’ouverture du procès du putsch manqué de septembre 2015 dans la Salle des Banquets de Ouaga 2000, les avocats de la défense s’étaient retirés, entraînant sa suspension pendant près de 3 semaines. Ils contestaient la légalité du tribunal militaire,
composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires ayant le rôle des assesseurs.

Dès la reprise du procès, ce mercredi 21 mars, la contestation revient de nouveau. Et d’après Me Christophe Birba, l’un des avocats de General Gilbert Diendéré, La Défense  demande la « récusation des deux magistrats professionnels ». Selon Me Mathieu Somé, un
autre avocat, le décret ayant créé le tribunal militaire n’est plus valable puisque celui-ci il a
été « supprimé ».

« Cette stratégie de défense est bien connue : discréditer la juridiction, dire que la juridiction n’est pas légitime. Beaucoup de dictateurs ont utilisé cette procédure », a rétorqué Me Guy
Hervé Kam, un des avocats des parties civiles. Quant à Me Prosper Farama, Avocat de la
partie civile, « la demande de récusation formulée tardivement est irrecevable ». Le tribunal ne s’est pas prononcé sur les demandes de la défense. L’audience a été suspendue et a repris le lendemain. Il a été finalement reporté au lundi 26 mars prochain .

Chefs d’accusation 84 accusés sont jugés, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux
presumés du putsch qui a fait 14 morts et 270 blessés. Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de la sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le  gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le
RSP était la garde prétorienne de Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir. Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’État, et les autres personnes poursuivies sont accusées d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires. Le général Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de l’ex-président Blaise Compaoré, est poursuivi pour « trahison » sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch de septembre 2015.

Justin Ouattara/www.fasoamazone.net 

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