CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA MISE EN ŒUVRE DU PNDES: « Accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale »

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Au Burkina Faso, le potentiel des filières agricoles et agro-industrielles est très important et reste une source de croissance encore largement inexploitée. Le secteur agro-sylvo-pastoral occupe près de 80% de la population active et le poids du secteur varie entre 28 et 31% du PIB. Cette contribution sectorielle relativement faible à la formation du PIB de 1994 à 2014 s’explique par le fait qu’il n’y a pas de transformation de la structure de la production qui reste caractérisée par une faible évolution de la productivité du secteur rural, une industrie manufacturière déclinante et des activités tertiaires dominées par le secteur informel.

Par ailleurs, dans les zones urbaines, l’alimentation est achetée à 90% car les ménages ont peu de possibilités de produire leur nourriture. La marchandisation gagne aussi les zones rurales, ce qui est un fait nouveau. Il ressort d’études récentes qu’en 2015, moins de la moitié de la consommation alimentaire des ruraux était autoproduite. Ceci montre qu’il existe d’énormes opportunités en termes de marché pour les entreprises agricoles et agroalimentaires.

Tenant compte de cet état de fait, le Plan national de développement économique et social (PNDES), adopté en juillet 2016, a défini trois axes stratégiques majeurs : (i) réformer les institutions et moderniser l’administration, (ii) développer le capital humain et (iii) dynamiser les secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.

Sa mise en œuvre intervient dans un contexte national et international marqué par l’insécurité, le grand banditisme et le terrorisme qui affectent durablement la paix civile et le développement. En effet, la dégradation de la sécurité constitue un risque majeur de non atteinte des résultats du PNDES. Ce qui a conduit le gouvernement à lancer le 4 août 2017, le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS-BF) dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens et le développement économique et social, principalement de la région du Sahel et une partie de la Région du Nord. De même, pour lever les contraintes au développement socio-économique dans les régions, le Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) a été mis en œuvre en novembre 2017 et permettra la mise en place d’un kit minimum pour le développement local. Ces deux programmes ont pour ambition de passer de l’urgence à la résilience afin d’assurer une bonne mise en œuvre du PNDES.

Pour une mise en œuvre efficace du PNDES, le Gouvernement s’est également doté d’une stratégie ambitieuse de mobilisation de ressources internes et externes, axée sur des méthodes nouvelles et innovantes, en sus du recours à l’aide publique au développement traditionnelle. Elle doit permettre la concrétisation des ambitions du PNDES avec des ressources propres à hauteur de 9 825,2 milliards de FCFA, soit 63,8% du coût total et un besoin de financement de 5 570,2 milliards de francs CFA.

En vue de combler ce gap, le Gouvernement a organisé les 7 et 8 décembre 2016, à Paris, la Conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du PNDES qui a enregistré des intentions de financement de plus de 18 000 milliards de FCFA, constituées de prêts, de subventions ou dons et des financements sous forme de Partenariat public-privé.

En fin décembre 2017, la situation en termes de mobilisation des ressources propres au cours des deux années s’élève à 2 629,62 milliards de francs CFA, sur une prévision annuelle de 3 052,5 milliards de francs CFA, soit un taux de mobilisation de 86,03%. S’agissant de la situation de mobilisation des ressources extérieures sur les deux premières années, il ressort un taux de confirmation de 90,7% soit 5 053,73 milliards de francs CFA pour le besoin estimé à 5 570,2 milliards de francs CFA.

En dépit de ce fort taux de mobilisation de ressources extérieures, certains secteurs demeurent sous financés, d’où la nécessité de l’organisation de tables rondes sectorielles et/ou thématiques pour combler ces besoins de financement.

C’est dans ce sens que la conférence sectorielle pour le financement du PNDES, focalisée sur la transformation agro-sylvo-pastorale trouve sa justification, avec la participation attendue des partenaires techniques et financiers, du secteur privé et de la diaspora burkinabè. En plus de permettre une évaluation des résultats obtenus en termes de financement après deux années de mise en œuvre du PNDES, cette conférence sectorielle favorise un mécanisme concerté et adapté pour enclencher la transformation agro-sylvo-pastorale au Burkina Faso.

I        OBJECTIFS DE LA CONFERENCE

L’objectif global de la conférence sectorielle est d’améliorer le niveau de mobilisation des ressources pour le financement du développement du Burkina Faso. Plus spécifiquement, la conférence vise à :

  • faire le bilan de la mobilisation des ressources par l’établissement de l’état de la mobilisation des financements par axe et par secteur, en mettant en évidence les écarts et le recentrage éventuel des besoins ;
  • identifier les sources de financement et les mécanismes innovants pour la diversification de l’économie burkinabè et la valorisation de la transformation agro-sylvo-pastorale notamment, de sorte à ce que les investisseurs disposent de propositions concrètes pour les principaux axes d’interventions ;
  • présenter les principales réformes en cours pour améliorer le climat des affaires au Burkina Faso et pour améliorer en 2018 le classement Doing Business ainsi que la note CPIA du pays ;
  • mener des échanges avec les Burkinabè de l’extérieur dans le sens de la mobilisation de leurs contributions multiformes (capital risque, financement participatif) au financement du PNDES ;
  • mener un plaidoyer pour un financement adéquat du PUS-BF et du PADEL propice à la sécurisation des personnes et des biens, ainsi qu’au développement économique et social dans la partie nord du Burkina Faso ;
  • formuler des recommandations stratégiques et opérationnelles pour une meilleure mobilisation des ressources pour le financement du PNDES.

II            RESULTATS ATTENDUS

Au sortir de cette conférence, les constats suivants devront être faits pour une meilleure mobilisation des ressources pour le financement du PNDES :

  • le bilan de la mobilisation des ressources internes et externes est réalisé, de même que les écarts et le recentrage des besoins sont mis en évidence ;
  • les sources de financement et les mécanismes innovants pour la diversification de l’économie burkinabè et la valorisation de la transformation agro-sylvo-pastorale notamment, de sorte à ce que les investisseurs disposent de propositions concrètes pour les principaux axes d’interventions, sont identifiés et des investisseurs sont engagés à les financer ;
  • les principales réformes à mettre en œuvre pour améliorer le climat des affaires au Burkina Faso sont présentées et les ambitions de classement (Doing Business, CPIA) du Burkina Faso en 2018 sont connues ;
  • des engagements fermes pour un financement adéquat du PUS-BF et du PADEL propice à la sécurisation des personnes et des biens, ainsi qu’au développement économique et social dans la partie nord du Burkina Faso sont obtenus ;
  • des échanges sont menés avec les Burkinabè de l’extérieur dans le sens de la mobilisation de leurs contributions multiformes (capital risque, financement participatif) au financement du PNDES ;
  • des recommandations stratégiques et opérationnelles pour une meilleure mobilisation des ressources pour le financement du PNDES sont formulées.

III      BILAN A MI-PARCOURS DU FINANCEMENT DU PNDES

Après un processus d’élaboration  qui a été des plus inclusif, participatif, interactif, à travers un dialogue multi-acteurs fructueux (départements ministériels, organisations du monde rural, les collectivités territoriales, mouvements de jeunesse, les organisations syndicales, les  religieux et coutumiers, le secteur privé, les structures de recherche, les PTF) et qui a abouti à un consensus, le Conseil des ministres en sa séance du 20 juillet 2016, a adopté  le Plan National de Développement Economique et Social.

Pour son financement, le Gouvernement s’est doté d’une stratégie ambitieuse de mobilisation des ressources internes et extérieures. Ainsi, sur un coût total de 15 395 milliards FCFA, l’ambition du Gouvernement est de financer le PNDES à hauteur de 9 825 milliards FCFA sur ressources propres, soit 64% et de 5 570 milliards FCFA sur ressources extérieures, soit 36%.

Pour ce deuxième volet, le Gouvernement a organisé les 7 et 8 décembre 2016  une table ronde à Paris intitulée : « Conférence des partenaires du Burkina Faso pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020 » afin de susciter l’adhésion des partenaires techniques et financiers à ce nouveau référentiel de développement.

Grace au  leadership de SEM Roch Marc Christian KABORE, la conférence de Paris a enregistré d’importantes annonces de la part des PTfs pour un montant total cumulé de 8 353 milliards FCFA, dépassant largement les besoins de financement extérieurs qui leur ont été soumis (5 570 milliards FCFA).

Les partenaires privés ont également fait des annonces d’un montant global de 9 691 milliards FCFA consistant en des appuis divers d’investisseurs privés et de banques pour la mobilisation de financements et de bureaux d’études pour des accompagnements techniques dans la période de mise en œuvre du PNDES

Sur la période de mise en œuvre du PNDES (janvier 2016 à avril 2018), l’effort de mobilisation des ressources extérieures a permis de sécuriser  au titre des PTFs un montant de 5 054 milliards FCFA, soit 1 844 milliards FCFA, sous forme de conventions signées, et 3 210 milliards FCFA en programmes de coopération validés.

Sur cette base, le taux de mobilisation des annonces faites par les PTFs (8 353 milliards FCFA) ressort à 61%. Cependant, le taux de financement des besoins exprimés (5 570 milliards FCFA), s’établit à 91% à fin avril 2018.

S’agissant du bilan de la mobilisation des ressources internes, les résultats indiquent 3 141 milliards FCFA de ressources mobilisées, sur une prévision sur la même période, de 3 623 milliards FCFA, soit un taux de mobilisation de 87%.

En ce concerne le secteur privé, nonobstant les concours de secteur bancaire et des financements des entreprises,  le taux de mobilisation des ressources extérieures privées demeure encore faible. A titre d’exemple, il ressort à 0,5%, soit 24,91 milliards FCFA pour les PPP.

Ce faible taux, expliqué entre autres par l’incompatibilité des offres des acteurs du privé avec la vision et les orientations financières du gouvernement, a impacté certains secteurs à forte valeur ajoutée dont celui de la transformation agro-sylvo-pastorale, d’où la nécessité de l’organisation de tables rondes sectorielles et/ou thématiques pour combler ces besoins de financement.

C’est dans ce sens que la conférence internationale sur la mise en œuvre du PNDES focalisée sur l’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale trouve sa justification.

Tableau 1 : Répartition sectorielle des financements extérieurs du PNDES[1]

Secteur du PNDES Total (en FCFA) Part
1 Production agro-Sylvo-pastorale 486 326 694 927 22,29%
2 Transformations industrielles et artisanales 0,00%
3 Infrastructures de transport, de communication et d’habitat 768 812 673 009 35,24%
4 Commerce et services marchands 101 106 118 909 4,63%
5 Gouvernance économique 151 068 682 105 6,93%
6 Gouvernances administrative et locale 107 553 746 995 4,93%
7 Éducation et formation 112 738 668 735 5,17%
8 Santé 239 107 404 462 10,96%
9 Défense et sécurité 19 833 415 532 0,91%
10 Environnement, eau et assainissement 129 264 297 151 5,93%
11 Culture, sports et loisirs 2 036 268 538 0,09%
12 Travail, emploi et protection sociale 44 442 220 493 2,04%
13 Justice et droits humains 18 907 447 650 0,87%
14 Recherche et innovation 285 788 340 0,01%
TOTAUX  2 181 483 426 845,36 100%

 

IV               LES DIX FILIERES PORTEUSES EN MATIERE D’EXPORTATION

Pour le choix des dix filières, les critères suivants ont été retenus :

  1. Le niveau de production et le potentiel (quantité),
  2. L’importance socioéconomique qui s’entend de la création d’emplois et la contribution au PIB,
  3. Le dynamisme des exportations de la filière (taux de croissance des exportations),
  4. Le dynamisme de la demande mondiale (taux de croissance des importations).

Sur la base des critères ci-dessus, les filières porteuses ont été classées. Le tableau ci-contre  donne la liste de ces dix filières porteuses par ordre d’importance.

Filières retenues
1 Sésame
2 Bétail viande
3 Anacarde
4 Karité
5 Mangue
6 Oignon
7 Tomate
8 Cuir et peau
9 Textile et habillement
10 Miel

 

V       PARTICIPANTS ATTENDUS

La conférence enregistrera des contributions des cadres de l’administration, du monde universitaire et de la recherche, des acteurs régionaux et internationaux notamment les PTF, les investisseurs étrangers, le secteur privé national et les Burkinabè de l’extérieur. Plus de 250 participants sont attendus à cette conférence.

VI     PRESENTATION DU PUS ET DU PADEL

  1. 1 Du Programme d’urgence pour le Sahel

 

Le Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso (PUS-BF) couvre la période 2017-2020. La présentation du PUS-BF concernera les points suivants : (i) les objectifs du programme, (ii) les composantes, (iii) la zone d’intervention et les bénéficiaires.

  • Objectifs du PUS-BF

Le PUS-BF a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurisation des personnes et des biens ainsi qu’au développement économique et social dans la Région du Sahel. Les objectifs spécifiques sont: (i) améliorer l’accès aux services sociaux de base et la résilience des populations ; (ii) améliorer la gouvernance administrative et locale et (iii) renforcer la sécurité des populations et de leurs biens.

A ces objectifs spécifiques sont liés des composantes opérationnelles du programme.

  • Composantes du PUS-BF

Le programme comporte quatre (04) composantes : les composantes « socio-économique », « gouvernance administrative et locale », « sécurité et défense publiques » et «gestion du programme et appui institutionnel ».

La composante « socio-économique » vise à lutter contre la pauvreté, à travers le renforcement de la résilience économique des populations et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base (éducation, santé, eau potable et assainissement).Elle comprend quatre (04) sous-composantes : « infrastructures sociales de base », « infrastructures de soutien», « création d’emplois et appuis aux initiatives des jeunes et des femmes » et «infrastructures et équipements marchands ».

L’objectif de la composante « gouvernance administrative et locale » est de renforcer la gouvernance administrative et locale. Elle se décompose en trois (03) sous-composantes : « renforcement des capacités des chefs des circonscriptions administratives », « appui à la tenue régulière des cadres de concertation » et « coopération frontalière, état civil et contrôle des migrations».

La composante « sécurité et défense publiques » a pour but de renforcer la sécurité des institutions, des populations et de leurs biens. Elle regroupe quatre (04) sous-composantes : «infrastructures sécuritaires», «équipements et matériels», «ressources humaines et formation» et «participation citoyenne à la sécurité ».

La composante «gestion du programme et appui institutionnel » vise à faciliter la coordination et la mise en œuvre du programme. Elle se subdivise en deux (02) sous-composantes : (i) coordination, suivi-évaluation, création de données et gestion des connaissances ; et (ii) appui institutionnel et renforcement des capacités de plaidoyer et de communication.

  • Zone d’intervention et bénéficiaires du PUS-BF

Le programme couvre la région administrative du Sahel, les zones frontalières du Yatenga (Thiou et Kain) et du Lorum (Sollé et Banh). L’intégration de ces zones se justifie par le fait qu’elles sont dans le découpage militaire d’une part et qu’elles sont confrontées aux mêmes défis sécuritaires et socio-économiques que les localités de la Région du Sahel d’autre part. La zone d’intervention du programme a été classée en quatre catégories selon le degré de l’urgence : communes à urgence très forte et frontalière, communes à urgence très forte et non frontalière, communes à urgence forte et non frontalières et communes à urgence faible.

Les bénéficiaires directs sont les populations (en particulier les jeunes et adolescents, les femmes), les forces de défense et de sécurité (FDS), les chefs de circonscriptions administratives locales. Les bénéficiaires indirects sont les services techniques déconcentrés, les collectivités territoriales, les autorités coutumières et religieuses, les Organisations non gouvernementales et associations de développement (ONG/AD) et les agences d’exécution agissant dans la zone d’intervention du programme.

  1. 2 Du Programme d’appui au développement des économies locales

Le PADEL couvre la période 2017-2020. Sa présentation concernera les points suivants : (i) les objectifs du programme, (ii) les composantes, (iii) la zone d’intervention et les bénéficiaires et (iv) le plan d’actions.

  • Objectifs du PADEL

L’objectif général du PADEL est de contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations à la base. De façon spécifique le PADEL vise à : (i) développer les filières porteuses d’emplois dans les collectivités en vue de soutenir l’économie locale ; (ii) développer les services énergétiques modernes et les infrastructures socioéconomiques de base au profit des populations, collectivités territoriales et microentreprises ; (iii) renforcer la protection sociale et la résilience des ménages vulnérables et les inclure dans le circuit économique ; (iv) développer des services financiers adaptés, inclusifs et accessibles pour soutenir l’économie locale.

  • Composantes du PADEL

Le PADEL est mis en œuvre à travers quatre (4) composantes : (i) développement des filières économiques porteuses et transformation des unités de production informelles ; (ii) développement des services énergétiques modernes et infrastructures socioéconomiques de base ; (iii) protection sociale et inclusion des ménages vulnérables dans le circuit économique ; (iv) promotion de l’inclusion financière et sociale des populations.

  • Zones d’intervention et bénéficiaires du PADEL

La zone d’intervention du PADEL couvre le territoire national notamment les treize régions administratives du territoire national. Cependant, le déploiement du PADEL se fera de manière progressive. Ainsi, il a commencé dans les régions du Sahel et du centre pour l’année 2017, ensuite il s’étendra dans six régions en 2018 et à partir de 2019 dans les autres régions.

Les bénéficiaires du PADEL sont les collectivités territoriales, les petites entreprises, les jeunes, les femmes.

 VII      PARTENAIRES

La Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Mondiale (BM), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Union européenne (UE).

 

Contact Commission Presse :

Cel : 70368985 / 71313125 / 70356105

Site Web de la Conférence : www.pndes2020.com

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