Pour une première, dans l’histoire de la recherche au Burkina Faso, deux femmes accèdent au grade le plus élevé, celui de directeur de recherche. Une cérémonie d’hommage leur a été rendue pour les honorer mais aussi honorer tous les lauréats au CAMES 2018. L’initiative est de l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologiques (IRSAT). C’était le lundi 24 décembre 2018 à Ouagadougou.
Elles sont deux femmes à s’être hisser, pour la première femme au Burkina, au grade de directeur de recherche. L’une s’appelle Maminata Traoré, qui avant de parvenir à ce grade, était jusque-là Maitre de recherche depuis juillet 2009 à l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS). L’autre, c’estHagrétou Lingani, actuellement directrice générale de l’IRSAT, l’institut de recherche en sciences appliquées et technologiques. Ces deux femmes battantes, qui font la fierté de toute la nation burkinabè ont bossé dur comme fer pour en arriver là. Toute chose qui marque la chute de ce mythe qui fait de la femme une accompagnatrice, jouable d’un rôle de second plan dans les centres de recherche, selon la représentante du ministre en charge de la femme, Rosalie/Yao Traoré.
Tout comme elles, elles sont nombreuses ces femmes du monde de la recherche burkinabè qui ont été distinguées cette année. En effet, lors des la journée de la société ouest africaine de Chimie, ce sont 17 prix qui ont été décernés en tout, parmi lesquels le Burkina Faso s’en est sorti avec 8. De ces prix, l’IRSAT en a remporté 7 dont 6 par des femmes. A côté de cela, trois personnes sont passées au titre de Maitre de recherche dont deux dames. Il y’a eu également la nuit d’excellence de la recherche scientifique organisée au Burkina Faso.
A cette nuit, 8 prix ont été décernés et l’IRSAT s’en est sorti avec deux, remportés par Madame Martine Diallo/Koné, qui est d’ailleurs passé Maitre de conférences. « Tout ceci sont des motifs de satisfaction », a indiqué Emmanuel Nanema, le directeur général adjoint de l’IRSAT, pour qui l’année 2018 serait l’année de la femme de l’IRSAT.
Ces exploits marquent ainsi la fin d’un processus, fruit de long parcours de recherche d’abnégation, d’apprentissage et de partage. Et selon le Délégué général du centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), Nebié Roger, il faut toujours marquer une halte pour montrer ce qui a été fait dans la recherche et féliciter les différents lauréats. C’est dans ce sens qu’il a invité tous les lauréats à ne pas faire moins les années à venir. « Ce que vous avez montré en terme d’excellences, vous n’avez pas le droit de régresser, sinon demain vous serrez appeler à être moins jugé. Les deux premières dames, directeurs de recherches, je vous invite à persévérer dans vos domaines ». Il les a aussi exhorté à former davantage afin que la relève soit assurée, car dit-il il n’y a que la persévérance et le travail qui paient.
Au-delà du monde scientifique, c’est tout le Burkina qui est honoré en occurrence le département chargé de la femme. Pour ce faire, la représentante du ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille a demandé à ces femmes d’être des mentors pour toutes les femmes et toutes les filles qui évoluent dans les domaines de la recherche. Une demande bien acceptée par les lauréates, qui par la voix de leur représentante, madame Hagrétou Coulibaly/Lingani ont tenu à rassurer le ministère de leur disponibilité à toujours travailler afin que la femme scientifique rayonne à travers sa contribution à la science au Burkina Faso, dans la sous-région et même au niveau international.
Le clou de cette activité a été marqué par la remise de présents et d’attestations aux deux désormais directeurs de recherche.
En rappel, c’est le 22 juillet 2018, lors de la journée de la société africaine de Chimie à Lomé au Togo que Maminata Traoré et Hagrétou Lingani ont été faites directeurs de recherche.
Anne Kaboré/www.fasoamazone.net