Comme annoncé, les syndicats de l’éducation ont observé une grève de 24 heures ce jeudi 18 avril 2019 à Ouagadougou. Ils ont marché dans les artères de la capitale burkinabè et partout sur le territoire national pour exiger du gouvernement l’application effective du protocole d’accord signé il y’a de cela 15 mois. C’était une marche silencieuse sans message, parce que pour eux, ils ont déjà tout dit au gouvernement et ils n’attendent que des réponses à leurs revendications et principalement le statut valorisant du personnel de l’éducation.
Ne dit-on pas que le silence tue ? Eh oui, c’est surement pour « tuer » le gouvernement burkinabè que les syndicats de l’éducation ont choisi cette forme de lutte pour se faire entendre. Une marche silencieuse sans message, mais l’expression de leurs visages en disait long. Une autre forme de lutte qui doit en principe laisser entrevoir les jours à venir une réaction efficace et efficiente des autorités burkinabè face à leurs préoccupations. En effet, plus d’un an après la signature du protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation, rien à bouger d’un iota. C’est le triste constat que fait la coordination nationale des syndicats de l’éducation. Ainsi, pour 24 heures, ce jeudi 18 avril 2019, ils arrêtent le travail, ils marchent mais n’ont cependant plus de messages pour les autorités.
Selon l’animateur principal de la marche meeting, c’est la nouvelle forme de lutte, « On a suffisamment parlé et on est fatigué de toujours remettre des messages. Ils veulent nous emmener sur le terrain de l’action et nous y sommes déjà ». La nouvelle stratégie est confirmée et expliquée par le coordonnateur national des syndicats de l’éducation, Bonaventure Belem. « Nous avons dit au gouvernement tout ce qu’on avait à lui dire d’abord à la mise en œuvre de ce protocole. Aujourd’hui, notre manifestation c’est d’inviter le gouvernement à écouter le silence et l’éloquence du silence. Nous avons parlé, maintenant nous parlerons plus, nous agirons ». Pour le coordonnateur de la CNSE, Bonaventure Belem, ils n’ont plus rien comme document ou message à remettre à leur ministre de tutelle, car dit-il « le protocole d’accord est assez clair. Ce que nous exigeons du gouvernement aujourd’hui, c’est sa mise en application ».
Partis de la place des cinéastes, les protestataires ont pris d’assaut la direction de l’avenue des Nations unies pour se rendre à leur ministère de tutelle, mais aucun document n’a été remis au ministre. Après le ministère, les manifestants se sont repliés sur l’avenue Kwamé N’Krumah, passant par la cathédrale notre Dame de l’immaculée conception avant de rejoindre la bourse du travail.
Sur les différentes pancartes et banderoles, l’on pouvait lire des slogans tels que « stop stop, nous avons assez soufferts, gouvernement du Burkina Faso, nous sommes fatigués de l’attente ; halte à l’esclavagiste au Burkina Faso ; l’aboutissement de notre dossier, c’est pour quand ?
Il faut rappeler que selon la CNSE, les points de désaccords n’ont toujours pas trouvé de solutions. « Il n’y a pas une date pour la reprise des travaux sur le statut valorisant, c’est l’un des points de blocage. Nous avons également demandé au gouvernement de nous définir un nouvel échéancier qui puisse nous permettre de sortie de crise et de vider totalement la question de la mise en œuvre du protocole, mais là aussi nous n’avons pas réussi un agenda qui puisse nous convaincre », indique Bonaventure Belem.
Si rien n’est fait, le syndicat de l’éducation assure que d’autres mécanismes de luttes pourront être mis en branle pour obtenir gain de cause. Même si Bonaventure Belem a déclaré que la CNSE n’a aucun projet de prendre en otage les examens de fin d’année, il a tenu tout de même à signaler que tout ce qui pourrait se passer les jours à venir sera du seul ressort du gouvernement.
Dougoutigui.