Janvier : le mois le plus redouté des burkinabè

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8 janvier 2021

Ce mois qui fatigue les burkinabè
De tous les douze mois de l’année, le mois de janvier est celui qui est le plus intriguant. Tant  il est redouté et à la fois très attendu. Les Burkinabè ont souvent des difficultés avec leur budget, notamment pour arriver à la fin du mois. Ce phénomène récurrent a été baptisé « janviose ». Janvier en quelques mots…

Le mois de janvier est généralement craint dans une bonne partie du globe. Ceci ; en raison des dépenses que chacun de nous a eu à effectuer en décembre. Plus précisément pendant la période dite des fêtes de fin d’année. Janvier ; le premier mois de l’année, est donc considéré comme  le plus long.

Non pas en raison du nombre de jours ; mais de la rareté de l’argent ou des finances. Dans certains coins du Burkina, il est même détesté tout comme le lundi, premier jour de la semaine qui vient interrompre un week-end souvent festif.

Un terme a même été inventé pour désigner la fièvre de ce mois de janvier. Il s’agit de ‘’janviose’’, qui est couramment utilisé au Burkina en cette période de l’année.

Si quelqu’un te doit de l’argent et que tu vas vers lui ce mois, il te répondra sans appel : « Mon frère, la janviose ne me laisse pas » ! On entend également çà et là : « Le mois de janvier ci finira même un jour » ? A écouter certains burkinabè, on aurait dit que ce mois de janvier compte 365 jours et non 31 comme sur le calendrier. Tellement

il paraîtrait interminable, ou mieux tellement l’argent se fait rare. Presque introuvable. Mais ce qui est curieux dans tout ceci c’est que tous les lieux de joie et de plaisir ne désemplissent pas durant tout ce mois. Un tour dans les quartiers bruyants de Bobo-Dioulasso ou de la capitale rend compte de ce fait. Les bars, les snacks et autres lieux d’ambiance sont toujours pleins à craquer.

Janvier ; un mois tout de même festif…
Le plus surprenant c’est que ce sont les mêmes qui se plaignent de la janviose qu’on aperçoit dans ces milieux.

Ils offrent la bière à volonté et ‘’farotent’’ même des sommes considérables sur les artistes qui prestent. Pour eux, le mois de janvier n’est pas très différent de celui de décembre.

Tous les week-ends, ils se trémoussent sur les pistes de danse des snacks et des discothèques. Tout ceci s’explique par la priorité donnée aux plaisirs et aux alcools au pays des hommes intègres. La consommation d’alcool y est très élevée.

Il en est de même des kiosques des jeux de hasard. Ces derniers sont toujours pris d’assaut par des parieurs qui misent de fortes sommes d’argent qu’ils espèrent multiplier en retour. De ce côté aussi, les adolescents ne sont pas en reste. Ils constituent d’ailleurs une clientèle de choix pour les entreprises de ce secteur qui en outre réalisent des bénéfices considérables.

Se plaindre de la janviose est un aveu de mauvaise fois chez certains burkinabè. Ceci indique le fait que nombreux sont ceux-là qui donnent plus d’importance aux plaisirs inutiles, qui nous plongent inéluctablement dans la spirale de la dette et bienvenue les remords.
Mami O.

Faso amazone.net

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