Projet Résilience Karité « S’il n’existait pas, il fallait le créer », dixit la Coordonnatrice, Mme Ganou

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Mme GANOU/BADOLO Cyrille, Coordinatrice du projet Résilience Karité

Le Projet Résilience Karité a outillé les producteurs de karités et autres acteurs concernés les 17 et 18 mars dernier à Bobo-Dioulasso, sur l’utilisation des données météo dans la planification des actions du secteur agricole et forestier.  C’était à la faveur d’un atelier de formation sur la base de données, le partage, l’interprétation, l’analyse et l’utilisation des scenarios et données climatiques. En marge de cette activité, la Coordonnatrice du Projet Résilience Karité, Mme Cyrille Ganou a accordé une interview à Fasoamazone.net (FA), dont voici la substance. Lisez plutôt !

Photo de famille à l’issue de l’atelier

FA : Bonjour Mme la Coordonnatrice

Mme. GANOU :    Bonjour monsieur le journaliste

FA : Le Projet Résilience Karité, de quoi s’agit-il exactement?

Mme GANOU : Le Projet Résilience Karité est un projet du Centre d’Étude et de Coopération Internationale (CECI) qui a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la résilience aux changements climatiques et à l’accroissement du pouvoir économique des femmes à travers le renforcement des capacités des organisations partenaires en termes de prévisions climatiques, de stratégies d’adaptations et dans la recherche d’alternatives au bois-énergie, au bénéfice des communautés et en particulier des femmes productrices de karité.

Le projet accompagne, avec l’appui de partenaires burkinabè et canadiens, les organisations faîtières de productrices que sont la Fédération Nununa et le Réseau des productrices de beurre de karité des Hauts-Bassins et des Cascades (RPBHC), pour une gestion durable des parcs à karité.
Les zones d’intervention du projet sont les provinces du Houet, du Tuy, de la Sissili et du Ziro.

La première phase de ce projet qui se veut pilote, a débuté en Octobre 2018 et prendra fin en Juin 2021. Le projet est financé par le Gouvernement du Québec à travers le Programme de Coopération Climatique Internationale (PCCI).

Un Comité Technique regroupant les principaux partenaires ainsi que les quatre directions provinciales du ministère en charge de l’environnement de la zone d’intervention du projet, est chargé de la planification et suivi-évaluation de la performance du projet.

FA : Quel est l’objectif visé par ce projet ?

Mme GANOU : Le projet à travers ces deux composantes vise à accroître la résilience aux changements climatiques des femmes productrices de beurre de karité des régions rurales du Centre-Ouest et des Hauts-Bassins, plus précisément des provinces de la Sissili, du Ziro, du Houet et du Tuy.

La première composante visait essentiellement à mettre à la disposition des acteurs de la filière des données météorologiques et des scénarios climatiques spécifiques aux régions d’intervention du projet, à les former à leur interprétation et utilisation pour guider les prises de décisions en matière d’adaptation aux changements climatiques à court et à long terme, objet de cette formation qui fait suite a celle de Ouagadougou qui a réuni les chercheurs, les acteurs institutionnels, les universitaires sous l’égide du ministre en charge de l’environnement .

La deuxième Composante a quant à elle permis d’assurer le renforcement des capacités et d’apporter un appui technique et des conseils aux femmes leaders , productrices de karité et les autres leaders des communautés sur les impacts probables des changements climatiques, la gestion durable des parcs à karité, les stratégies d’adaptations recommandées suite aux scénarios et analyses climatiques et les alternatives au bois-énergie ainsi que de l’appui pour l’investissement dans les activités de démonstration de ces pratiques.

FA : Comment êtes-vous organisés pour la mise en œuvre du projet ?

Mme GANOU : Le projet est mis en œuvre par le CECI avec des partenaires Burkinabè et canadiens que sont :

L’Agence National de la Météorologie qui a pour rôle principal de rendre accessible les données météorologiques et les analyses climatiques, de participer avec OURANOS aux analyses et à l’interprétation des scénarios climatiques produits et à leur vulgarisation auprès des acteurs institutionnels, les chercheurs et les autres acteurs intervenant dans la filière karité etc. ; L’ANAM a travaillé étroitement avec les spécialistes d’Ouranos, le partenaire Canadien pour coproduire les scénarios climatiques à partir de données scientifiques et sur les savoirs locaux en considérant les enjeux reliés au Genre ;
Comme autre partenaire nous avons la Fondation Naturama qui est responsable du programme de renforcement de capacités (formation et appui conseil) des femmes leaders, des animatrices et des productrices de karité et des autres leaders dynamiques des communautés sur les impacts probables des CC, la gestion durable des parcs à karité, les stratégies d’adaptation recommandées.

Ensuite, viennent les deux organisations communautaires partenaires que sont la Fédération Nununa de Léo et le Réseau des productrices de beurre de karité des Hauts-Bassins et des Cascades (RPBHC), qui participent activement à la mise en œuvre du projet avec comme rôles d’informer et former leurs membres leaders qui sont les cibles des différentes formations.
Et enfin le CEAS-Burkina avec la pratique innovante, le développement de la technologie qui, en collaboration avec GECA Environnement /Québec Canada a assuré la formation des artisans en fabrication du four à pyrolyse, la production et l’utilisation du bio char et d’autres alternatives au bois-énergie au profit des artisans locaux et les membres des deux réseaux de productrices de karité.

FA : Quelles sont les cibles visées par le projet PCCI résilience Karité ?

Mme. GANOU : Les bénéficiaires directs, il s’agit de 3000 ménages qui mettent en œuvre des stratégies d’adaptation ou des alternatives au bois-énergie ; 400 personnes dont au moins 60% de femmes ont bénéficié de budgets d’appui aux activités ; au moins 100 femmes leaders au sein des organisations de productrices ; 150 leaders communautaires ; 40 employé(e)s des deux réseaux de productrices ; 10 artisans métallos.
En ce qui concerne les bénéficiaires indirects, ce sont tous les membres de la Fédération Nununa, soit 5000 productrices au sein de 125 groupements ; du RPBHC, soit 10500 membres au sein de 269 groupements ;

FA : Le projet tire vers la fin, s’il y a un nouveau programme devant intervenir dans le domaine de la filière karité, sur quel aspect voudriez-vous que l’accent soit maintenant mis ?

Mme. GANOU : Ce Projet est un projet novateur et très intéressant dans la mesure où il permettra aux organisations des productrices de beurre karité de mieux maitriser les déchets produits par la transformation qui nuisent à leur santé, à celle de leur entourage (les odeurs) et aux animaux qui tombent dans les bacs qui sont à ciel ouvert au niveau de certains sites de production etc.

Un accent sera mis sur l’amélioration de la productivité et la rentabilité de la chaine de valeur karité :

Au niveau de la technologie : Augmenter le nombre d’équipement à fabriquer (entre autres les fours à pyrolyse, les machines à briqueter, les fourneaux améliorés etc. …) ;

Accompagner les organisations pour la valorisation de l’énergie biomasse, l’appropriation et la diffusion des équipements fabriqués par les artisans formés dans le cadre du projet,

La conservation du volet scénarisation climatique pour l’élaboration des scénarii
Le projet intervient dans seulement 4 provinces alors qu’il y a beaucoup de parcs à karité dans plusieurs autres régions, d’où la nécessité de négocier un passage à l’échelle nationale.

. Interview réalisée par Dougoutigui

fasoamazone.net

 

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