Vers l’introduction du vaccin covid-19 au Burkina Faso: Les autorités burkinabé sous pression

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Close up of a mature man taking a vaccine in his doctors office

Analyse de monsieur Daouda Émile Ouedraogo sur l’introduction oui  ou non du vaccin anti COVID-19 au Burkina Fas o, tout en dénonçant une quelconque pression exercée sur les autorités par certains Partenaires Financiers Techniques( PTF). Lisez plutôt.

Pour combien de temps les autorités Burkinabé pourront-elles faire face à la pression des « PTF » et des adeptes du vaccin covid-19 en vue de son introduction au Faso ? Nul ne le sait. Cependant, à écouter le Premier Ministre Christophe Marie Joseph Dabiré, « le Burkina Faso ne doit pas céder à la pression ». Quelle est la nature de cette pression ? Ses sources ? Comment y faire face ? Décryptage.

Le Président du Faso Roch Marc Christian Kaboré semble être entre le marteau et l’enclume pour ce qui concerne l’introduction du vaccin Covid-19 au Burkina Faso. Et c’est son Premier Ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré qui monte au front.

« Il est important que nous puissions faire le point de façon sereine et sans céder à la pression de qui que ce soit mais, en faisant des choix objectifs qui correspondent aux réalités du moment de notre pays »..

Lemessage est clair. Ces propos du Premier Ministre lors de la 8ème session du Comité national de gestion de la crise de la pandémie du Covid-19 (CNGCP-Covid-19) sont tenus sous le regard médusé de la représentante du Programme des nations unies pour le Développement (PNUD), Mme Metsi Makhetha au journal de 20h de la TNB du 1er avril 2021.

Avant de lire entre les lignes les propos du PM et le décortiquer, donnons les chiffres de la maladie à la date du 1er avril 2021 : 12 774 cas pour 149 décès et 12 420 guérisons. Face à ces chiffres insignifiants, pourquoi mettre la pression sur les autorités burkinabé afin qu’elles acceptent la vaccination de masse ? La réponse se trouve ailleurs.

Le business des vaccins semblent avoir pris le dessus sur l’analyse rationnelle qui doit guider les « gourous » de l’OMS et du PNUD, partant des partenaires techniques et financiers.

Cette pression sur l’épaule des autorités Burkinabé, permet de comprendre la cacophonie dans la distillation de l’information relative à l’introduction du vaccin, entre le ministre de la communication, porte parole du Gouvernement, Ousséni Tamboura et le Dr Brice Bicaba, le monsieur « Anthony Fauci » du Burkina Faso.

En effet, lorsque le mercredi 24 mars 2021, jour de conseil des ministres, le Ministre affirme que le vaccin n’est peut-être pas une priorité, le lendemain, Dr Brice dit que le Burkina Faso se prépare à le recevoir. Il y met un bémol : « Une enquête de perception sur l’acceptabilité du vaccin est en cours, ce qui permettra aux acteurs d’ajuster leur stratégie au moment venu. » L’Abbé Pierre disait : « La responsabilité de chacun implique deux actes : vouloir savoir et oser dire. »

Les sources de pression et comment y faire face?

Deux principales sources : internes et externes. 

Al’interne se trouve les responsables de la lutte contre la Covid 19 avec à leur tête le colonel Palé, secrétaire Exécutif du CNGCP-Covid-19. A l’externe, les bras séculiers des fabricants que sont les PTF avec à leur tête l’Union européenne. Le 23 février 2021, le colonel Palé déclarait, lors du débat organisé à cet effet par le SEPAFAR sur la question et rapporté par le Faso.net depuis, que: « qu’on le veuille ou non, le Burkina Faso va vacciner contre le covid-19 ».

En d’autres mots, bien avant que les enquêtes soient réalisées ou que le Président du Faso, lui-même, qui n’est pas « chaud » pour le vaccin, le patron du comité a déjà décidé. Une dictature sanitaire.

Or, les vaccins de l’initiative Covax (auquel le Burkina a souscrit) sont en majorité ceux de AstraZeneca. Le 1er avril 2021, aux Etats-Unis, Johnson and Johnson a détruit 15 millions de doses parce que des ingrédients du vaccin Astrazeneca se sont mélangés dans ceux de Johnson and Johnson. Les deux vaccins étaient produits dans le même lieu à Baltimore.

Pire, ce lieu de fabrication de la compagnie Emergent, n’a pas reçu l’aval des autorités américaines (FDA) pour servir de lieu de fabrication du vaccin. Pourquoi ?

Parce que la compagnie Emergent a été depuis 2017 cité à comparaître pour « ne pas suivre les tests appropriés et les procédures de laboratoires » selon NBC News.

Du fait que l’on ne sait pas où seront fabriqués les vaccins qui seront livrés au Burkina Faso, ce serait donné sa langue au chat que de se laisser vacciner par ces « machins ».

Quant à la pression externe, elle viendra sous forme de « chantage économique » : vaccin contre aide économique ou budgétaire.

Pourtant, ce sont les bailleurs de fonds eux-mêmes qui se retrouvent être les actionnaires des fabricants.

Les financiers de l’initiative Covax sont l’Union européenne, la France, Gavi, Bill et Mélinda Gates Fondation, etc. Bill et Mélinda Gates Fondation a financé la fabrication de la plupart des vaccins produits dans les pays Occidentaux. La conclusion coule de source.

Quelles solutions ?

Face à la montée en puissance des « tout-vaccins » avec la création des « passeports » ou des « pass », ou encore des « cartes » à vaccin dans plusieurs pays (Union européenne, Israël, Chine, etc.), il sera difficile, voire impossible pour le Burkina Faso de ne pas « ouvrir ses frontières au vaccin », au risque de pénaliser ses citoyens. Alors, étant un pays à budget déficitaire et ayant d’autres priorités sanitaires (méningite, paludisme) les autorités Burkinabé feront preuve de sagesse si elles font comprendre à ces bailleurs qu’elles n’ont pas les 20% à débourser pour l’achat des vaccins.

Il sera peut-être moins coûteux et plus productif de mettre beaucoup plus l’accent sur la montée en puissance des centres de santé et le corps médical, en les dotant de matériels, de médicaments et infrastructures adéquates afin de prendre en charge en amont la question de la pandémie au lieu d’investir des sommes colossales dans une parfaite aventure appelée « vaccin ».

En tout état de cause, comme l’a dit les participants à la 8ème session du Comité, il n’y a pas péril en la demeure au Faso car la situation est maîtrisée et sous contrôle.

Mais face au diktat des PTF, le Président Roch Marc Christian Kaboré doit prendre la bonne décision en « âme et conscience » pour l’intérêt supérieur des Filles et Fils du Burkina Faso.

Croisons les doigts car « si vous êtes assis à attendre que quelqu’un vous sauve, pour vous réparer, pour vous aider même, vous perdez votre temps parce que vous seul avez le pouvoir de prendre la responsabilité de faire avancer votre vie » disait Oprah Winfrey.

Par Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedraogodavid597@gmail.com)

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