Burkina: Le premier ministre Albert Ouédraogo face aux députés de la transition

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Ce 4 avril 2022, le premier ministre burkinabè était devant l’assemblé législative de transition. Il y était pour présenter la feuille de route de son gouvernement. A la fin de son adresse, les parlementaires ont fait part à leur hôte de leurs préoccupations.

Un mois après sa nomination et conformément aux prescriptions constitutionnelles, le chef de l’exécutif burkinabè était devant l’ALT ce lundi 4 avril 2022. Avant tout propos, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes de l’insécurité.

Dès l’entame de son discours, Albert Ouédraogo a établi un diagnostic du climat sociopolitique du pays de ces deux dernières décennies. Selon lui, le Burkina Faso traverse ces dernières années des crises politique et sécuritaire. Évoquant le dernier volet, le premier ministre Albert Ouédraogo fait noter la persistance et la violence des attaques terroristes depuis 2015 jusqu’à nos jours. A l’entendre, c’est dans ce contexte qu’est intervenu le changement de régime le 24 janvier 2022. Dès la mise en place de la transition, atteste Albert Ouédraogo, plusieurs priorités lui ont été assignées.

Au titre de celles-ci, l’orateur principal a mis en exergue la lutte contre le terrorisme, la restauration de l’intégrité du territoire, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’État, l’amélioration de la gouvernance et enfin la réconciliation nationale.

Les priorités des nouvelles autorités

Concernant la première priorité, les nouvelles autorités se montrent catégoriques. «Face au péril terroriste, nous n’avons d’autres choix que de sauvegarder l’intégrité territoriale, en libérant les zones occupées par les groupes terroristes, en y ramenant la sécurité et en assurant la continuité du service public et le développement local», a clarifié Albert Ouédraogo.

De plus en plus au sein de l’opinion burkinabè, plusieurs voix s’élèvent et plaident pour la coopération militaire avec la Russie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Partenariats avec d’autres forces

Devant les parlementaires, le chef du gouvernement a lui aussi souligné la nécessité de diversifier les partenariats en vue de tirer profit de chacun d’eux. Pour contrer l’insécurité toujours, l’orateur principal a décliné une batterie de mesures gouvernementales.

Il s’agit selon Albert Ouédraogo du renforcement tant en nombre qu’en matériel des forces combattantes, de la création de comités de dialogue et de la prévention de la radicalisation.

Sur le plan alimentaire, le gouvernement entend veiller à l’approvisionnement des boutiques-témoins, au contrôle des prix et à la distribution des vivres au profit des plus démunis. Au titre de la gouvernance de l’administration publique, Albert Ouédraogo annonce la suspension des recrutements sur mesures nouvelles et la stabilisation tant du nombre que de la nomenclature des ministères. L’une des priorités de ce pouvoir actuel est la restauration de l’autorité d’Etat. Ce chantier, Albert Ouédraogo confie qu’il relève beaucoup plus de la justice qui selon lui doit s’assumer pleinement.

Politique, justice et coopération internationale

De son avis, l’appareil judiciaire est beaucoup attendu sur le traitement diligent des dossiers pendants, la répression des discours haineux et la poursuite de la réconciliation nationale. En matière de gouvernance politique, le gouvernement de la transition de par la voix de son chef compte s’attaquer à la corruption électorale sous toutes ses formes.

L’amélioration de la mobilisation des ressources et la rationalisation des dépenses publiques figurent dans le plan gouvernemental pour la relance économique. Toujours sur le plan national, les secteurs comme la santé, l’éducation, les infrastructures ont été abordés par le premier ministre Albert Ouédraogo. Aux difficultés rencontrées  dans ces domaines, il a promis apporter des réponses efficientes.

Sur le plan international, le chef de l’exécutif burkinabé a invité les différents partenaires du pays au soutien et à l’accompagnement. Aux organismes sous régionaux que sont l’UEMOA et la CEDEAO, Albert Ouédraogo les a rassuré de la pleine disposition de son pays à nouer et à consolider avec eux des partenariats fructueux. Après l’adresse du premier ministre, place a été faite aux différentes questions des parlementaires.

A toutes les préoccupations soulevées, l’hôte du jour a apporté des clés de lecture. Débuté à 10 heures, cet exercice constitutionnel a pris fin dans l’après-midi.

Kevin S.

Fasoamazone.net

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