Burkina: Le CCOAGPCF outille 150 femmes en technique de médiation communautaire

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Sous le parrainage de madame la Haute Représentante du Mécanisme International de prévention et d’anticipation des crises au Sahel (MIPAS), le financement du Fonds Commun Genre, et avec l’organisation du Cadre de Concertation des Organisations et Acteurs intervenant sur le Genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso (CCOAGPCF-BF), Ouagadougou abrite du 24 au 25 mars 2023, la session de recyclage en Médiation communautaire de 150 femmes venues des 13 régions du Burkina Faso. Au cours de la cérémonie d’ouverture, un répertoire compilé des compétences de 280 membres est remis symboliquement aux représentantes des femmes de plusieurs domaines d’activités dont la presse, les Forces de sécurité…

Le Burkina Faso fait face depuis quelques années à une crise sécuritaire déclenchée en 2015 par des attaques de groupes armés terroristes et qui va crescendo. La persistance et l’aggravation de la crise engendrent des flux croissants de personnes déplacées. En effet, selon les données du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), à la date du 31 janvier 2023, on enregistrait 1.938 792 personnes déplacées. Parmi les PDI 38% des chefs de ménages sont des femmes, 82% des PDI sont des femmes et des enfants.

Aussi, il convient de relever que lors des différentes crises qu’a traversées le Burkina Faso, la conduite des processus de médiation et de résolution de conflits, dans la formulation des accords de paix, de cessez-le-feu ou de cessation des hostilités, tout comme dans leur mise en œuvre n’enregistrent presque pas de médiatrices. Cette situation s’explique par la faible capacité des femmes à faire face aux défis majeurs liés au contexte.
Avec l’adoption de la résolution 1325 en 2000 portant l’Agenda « Femmes, Paix, et Sécurité », le Conseil de sécurité souligne l’importance de la participation des femmes et de la prise en compte de la dimension de genre dans les négociations de paix, dans les opérations de maintien de la paix et dans la consolidation de la paix. Cette résolution affirme ainsi que les femmes ne sont pas seulement victimes des conflits armés mais sont également actrices et doivent à cet effet être davantage impliquées dans la résolution de conflits.

La participation des femmes dans les opérations de maintien de la paix est une condition essentielle pour assurer le succès de cet Agenda et des opérations de maintien de la paix en tant que telles.

Nos communautés s’enlisent dans des crises incertaines ouvrant les portes à de très nombreux conflits.
Ces conflits dits communautaires sont, eux aussi, d’essence politique (gestion du vivre-ensemble) et mobilisent des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes filles, jeunes garçons ainsi que des personnes dites vulnérables.

Mme Martine YABRÉ la Coordonnatrice du CCOAGPCF-BF

Pour madame  Martine YABRÉ,  Coordinatrice du Cadre de Concertation des Organisations et Acteurs intervenant sur le Genre et la participation Citoyenne des Femmes au Burkina Faso(CCOAGPCF-BF) » selon les informations officielles disponibles, cette situation qui aggrave la vulnérabilité des femmes et des enfants, occasionne du même coup la perturbation des systèmes traditionnels de cohésion sociale et accentue des crises au sein des populations et des communautés. A t’elle dit.

C’est pourquoi, eu égard à ce constat, le Cadre de concertation des organisations et acteurs intervenant sur le genre et la participation citoyenne des femmes au Burkina Faso s’est engagé, avec l’appui technique et financier du Fonds commun genre « FCG », à organiser sur deux (02) jours, une session de recyclage  sur le renforcement des capacités de 150 femmes et jeunes filles en médiation communautaire.

Pour elle, cette formation va  permettre à ses participantes de participer à la construction et à la consolidation de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale dans leurs différentes communautés d’une part, et à la mise en œuvre pratique des activités dans le cadre du dispositif des femmes et jeunes filles sentinelles pour la paix. A t’elle indiqué.

Mme la marraine Saly NEBIE/CONOMBO Haute Représentante du MIPAS, « Cette formation en médiation communautaire a pour objectif de vous donner les outils nécessaires. C’est bien important que vous maîtrisiez ce que c’est que la médiation communautaire.  En tant que médiatrices, vous allez  faire de la  médiation préventive, de la prévention. « Parce que la gestion des conflits est d’un autre niveau d’intervention, mais  pour la prévention, il faut avoir les  vrais outils.  »

Mme Saly Nebié, Haute Représentante du MIPAS

Les femmes sont de vraies médiatrices, nous faisons de la médiation tous les matins dans nos familles avant de sortir,  » mais ce n’est pas de cette médiation dont il s’agit.

Vous serez appelées à aller intervenir dans les communautés auprès des gens fragiles, des gens vulnérables. « Cette formation, c’est pour vous donner les outils nécessaires, afin de mieux maitriser les techniques ».

Madame NÉBIÉ a insisté sur le bon voisinage,  la cohésion sociale, le vivre ensemble. Pour elle ce n’est rien d’autre que le bon voisinage. « Si vous êtes en bon termes avec tous vos voisins, votre vie sera paisible, mais si c’est le contraire, vous pourrez avoir des problèmes ». A t’elle précisé. Dans les familles, les gens s’assurent à ce que les enfants du voisinage puissent jouer ensemble. »

 » Vous êtes en plein dans la mission du MIPAS, c’est pour cela que je suis avec vous. Le répertoire qu’on vient de vous donner est un élément dont  j’ai eu l’honneur, la chance de préfacer, sans savoir que le jour de la distribution, je serai la Haute Représentante du MIPAS, et d’être avec vous ». Selon ses témoignages.

Je suis très fière de ce répertoire des compétences féminines et jeunes en Médiation communautaire, gestion des conflits et cohésion sociale. Des milliers de femmes au  Burkina ont des  compétences en gestion de crises en prévention de crises  et en médiation.

Les autorités ont pris en compte la contribution des femmes, » parce que nous sommes des médiatrices toutes faites, parce que agir sans la contribution effective des femmes est vouée à l’échec ».

Pour elle, « les aînées sont la mémoire vivante de notre pays,  j’ai  beaucoup d’espoir  qu’ il  y aura beaucoup de tonnes, de répertoires de compétences féminines. J’aimerai qu’un jour, qu’il y ai beaucoup de tonnes (10….), de répertoires de compétences de femmes instruites et de celles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, mais qui ont de la technique, de la méthodologie, de l’expérience ». Vous serez amener à affronter des médiations ou des sujets graves, parce que vous allez travailler sur des sujets compliqués, des sujets qui mettent en péril la vie de beaucoup de gens, et ce n’est pas un sinécure, c’est un travail risqué pour vous. A t’elle interpellé.

« Durant la formation de ces deux jours, vous serez plongées dans ce domaine, nous allons vous faire de l’immersion de tous les dangers auxquels vous ferez face. « N’est pas médiatrice communautaire qui veut, mais qui peut parce que ce n’est pas facile ». A indiqué madame la marraine, Sali NÉBIÉ.

Karen Ouédraogo

fasoamazone.net

 

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