Ceci est un message d’exhortation de Pâques, la resurrection de notre Seigneur Jésus Christ resumé par le Diacre Simon SOULAMA.
Christ a vaincu la mort !!! Alléluia !!!
LE TROISIEME JOUR, EST RESSUSCITE DES MORTS
Cette formule, « le troisième jour, est ressuscité des morts » ne nous est pas étrange, nous la récitons dans le credo. Clé de voûte de la foi chrétienne, la Résurrection, célébrée le dimanche de Pâques, intervient comme la signature divine de la vie terrestre du Christ, autant que la promesse de notre propre salut dans une perspective eschatologique (à la fin des temps).
Que sait-on de la résurrection du Christ ?
De façon résumé, c’est vers l’an 30 que Jésus meurt à Jérusalem, crucifié sur le Golgotha avec deux bandits. Une foule de témoins assiste à son calvaire. On le voit expirer douloureusement. Personne ne doute de sa mort: un soldat lui transperce le cœur avec le fer d’une lance. Son corps est descendu de la croix et enveloppé dans des linges, puis on le dépose dans un tombeau, dont l’entrée est obstruée en roulant une lourde pierre. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures
(Cf. Credo de Nicée-Constantinople).
Pourquoi la Résurrection du Christ constitue-t-elle le nerf de la foi ?
Au même titre que la Passion et la crucifixion, la Résurrection constitue la clé de voûte de toute la foi chrétienne. Au cours de l’histoire du christianisme, on a souvent pu définir le chrétien comme celui qui croit en la résurrection du Christ. L’événement pascal est le foyer où viennent converger les rayons de la lumière divine pour remplir la vie de foi du feu de l’Esprit. La Résurrection contient « le sens de l’Écriture » et avec lui « le nerf » de la foi au Christ. Le Christ a pris sur lui notre mort dans une confiance totale à son Père pour nous rendre la vie et la vie en plénitude. Tout comme l’incarnation, c’est à la lumière de la résurrection que sera interprétée la Passion-Mort de notre Seigneur Jésus Christ. Dans cet optique, le Catéchisme de l’Eglise Catholique fait cette affirmation au sujet de la résurrection : « Si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine et vaine aussi notre foi (1 Co 15, 14). La résurrection constitue avant tout la confirmation de tout ce que le Christ lui-même a fait et enseigné. Toutes les vérités, même les plus inaccessibles à l’esprit humain, trouvent leur justification ». La résurrection est l’événement le plus remarquable de la glorification du Christ, elle constitue l’ultime source de notre résurrection future (cf. 2Co 5, 15). Elle est en soi, principe de vie nouvelle, « car la vie divine qui atteint sa plénitude en Jésus ressuscité se communique à l’humanité ». Sans la Résurrection, la croix ne serait donc qu’une « tragédie », pour reprendre les mots du pape Benoît XVI qui voit dans la Résurrection une donnée fondamentale, une sorte d’axiome préalable.
En quoi la Résurrection vient-elle accomplir le message du Christ ?
La Résurrection est une « signature divine de l’itinéraire humain de Jésus », explique le P. Sesboüé. Elle apporte la preuve de la filiation divine revendiquée par le Christ au long de sa vie terrestre et répond à un certain nombre de questions légitimes à savoir sa prétention à être le Fils, par rapport à Dieu qu’il appelle Abba. Mais où était Dieu quand le Christ s’opposait aux chefs religieux ?
Le silence apparent du Ciel au moment de la crucifixion n’a-t-il pas sonné comme un désaveu ? «La résurrection de Jésus, attribuée dans le Nouveau Testament à l’action toute-puissante du Père, vient trancher divinement le débat », affirme Sesboüé. Au cours de son ministère, le Christ a témoigné en partageant la condition des hommes ; désormais, le témoignage donné est celui de la transcendance divine. Mais il ne prend son sens qu’à travers l’existence de Jésus, son message, sa manière de vivre et de mourir.
Pourquoi le « troisième jour » ?
Certains y ont vu une date symbolique, notamment une référence au livre d’Osée ; une analyse que Joseph Ratzinger récuse dans ses travaux personnels sur Jésus. En effet, le troisième jour n’est pas une date “théologique”, mais c’est le jour d’un événement qui, pour les disciples, est devenu le tournant décisif après la catastrophe de la Croix. Pour le P. Sesboüé, la mention de ce délai de trois jours veut aussi signifier que Jésus est réellement mort et a bien été enterré; une façon de répondre à l’objection d’un éventuel coma, auquel il aurait pu survivre et qui pourrait expliquer sa disparition du tombeau.
Que peut apporter la foi en la Résurrection ?
Pour un chrétien, croire que le Christ a triomphé de la mort n’est pas une option, même si des sondages récents révèlent les difficultés suscitées par cette idée chez nos contemporains, y compris parmi les baptisés.
Sans doute est-ce une conséquence de la culture rationaliste qui imprègne l’Occident, et qui tend à disqualifier toute forme de transcendance. Dans son ouvrage, le P. Sesboüé renvoie au théologien luthérien Wolfhart Pannenberg, en développant les analyses du philosophe marxiste Ernst Bloch, puisque celui-ci a démontré que l’homme est universellement habité par le désir d’une vie après la mort, la certitude que la destinée de l’homme ne s’achève pas totalement dans la mort physique. Cette intuition peut être un premier pas salutaire vers la foi en la résurrection du Christ, elle-même promesse de la « résurrection de la chair », énoncée à la fin du Credo. Ainsi, pour parvenir à la résurrection du Christ, le chrétien doit rester ferme dans la foi. Il doit aussi nécessairement passer par Golgotha, chemin d’épreuve, de souffrance et d’espérance.
Parce que le Christ l’a enduré sereinement, lui notre modèle à imiter dans notre vie de foi.Et la résurrection de Jésus doit faire naître à tout chrétien de tous les temps, l’espérance du bonheur éternel, car Dieu s’intéresse plus à notre caractère qu’à notre confort, et il est plus concerné par notre sainteté que par notre bonheur. Voilà pourquoi, le chrétien doit garder la flamme de l’espérance malgré les souffrances et les difficultés de la vie.
Mais, que signifie véritablement être prêt à souffrir face aux épreuves et difficultés de la vie en tant que Chrétien?
Être prêt à souffrir signifie que le chrétien doit affronter les difficultés de la vie avec détermination en contemplant le Christ glorifié. Le chrétien ne doit donc pas être ébranlé par les épreuves de la vie : il est destiné à cela. (1Th 3, 2-3). S’il souffre en faisant le bien qu’il en soit heureux car c’est à cela qu’il est appelé (1P 2, 20-21). En effet, les souffrances pour Jésus sont une source de bénédictions présentes et éternelles (Jc 1, 4).Alors, le chrétien ne doit pas récuser les contradictions, les humiliations, les calomnies, la haine, les oppressions, les aliénations les insultes et les mots de tout ordre à cause de sa foi en Dieu. En fait, la souffrance n’est pas une fatalité, mais une réalité située au cœur de notre vie quotidienne. Et elle se présente comme un chemin incontournable pour le chrétien. Souvenons-nous du bel enseignement de Sainte Faustine.
Pour elle, c’est lorsque nous souffrons que nous ressemblons plus à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Car le Christ lui-même a souffert pour nous avant d’entrer dans la gloire du Père. Existe-il quelqu’un parmi nous, croyant ou non croyant, qui ignore la souffrance ou qui n’a jamais souffert ? Nous ne pensons pas. Chacun de nous a déjà expérimenté la souffrance à sa manière. Et le chrétien est dans le monde, sans être du monde. Mais en fait, les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer avec la gloire qui va venir.
Ainsi, si nous voulons témoigner de notre foi en Jésus-Christ, il va falloir que nous acceptions vivre, souffrir et mourir avec lui. Car, si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons, si nous souffrons avec lui, avec lui nous règnerons.
Conclusion
À l’image de Jésus, les hommes sont appelés à revêtir le « corps glorieux » affirme Saint Paul. Le baptême nous confère l’Esprit par qui nous devenons fils ou filles dans le Fils Unique, Jésus-Christ. Le baptême nous introduit ainsi dans la famille des enfants de Dieu qu’est l’Église. Et dans le Christ, le baptisé meurt au péché, pour participer à la vie nouvelle qui vient de sa Résurrection.
La Résurrection apparaît donc comme un événement «transhistorique », que l’on ne peut recevoir qu’à la lumière de la foi, à l’image des apôtres reconnaissant le Christ ressuscité. Pour paraphraser Karl Rahner, la Résurrection du Christ n’est pas un autre événement après sa passion et après sa mort, mais la manifestation de ce qui s’est passé dans la mort du Christ.
Aussi, rappelons que, la Passion est le message central de notre foi chrétienne et c’est vraiment à partir de la Passion du Christ, sa mort et sa résurrection qu’il convient de lire l’Evangile. Parce que, « La Passion est la manifestation de la passion (amour) de Dieu pour l’humanité», affirme le père Jean ILBOUDO.
Puissions-nous garder vive notre espérance en la résurrection du Christ en vue de la vie éternelle.
Bibliographie
1-BIBLE DE JERUSALEM, Cerf, Paris 2013.
2- Catéchisme de l’Église catholique, Mame Plon, Paris 1992.
3-RATZINGER Joseph, Jésus de Nazareth : Tome 1, Flammarion 2007
4- Sesboüé Bernard, Jésus Christ, l’unique médiateur : essaie sur la rédemption et le Christ, Desclée, Paris 1988.
5- Je crois en un seul Dieu, sous la direction d’Olivier Boulnois, Communio, PUF 2005.
6- Sesboüé Bernard, Jésus-Christ l’unique Médiateur, Cerf, Paris 1991.
7- galot Jean, Le Christ foi et contestation, C.L.D., Paris 1981.
8- Ilboudo Jean, Je veux rester Trois heures avec le Christ en agonie sur la croix méditant sa passion et celle de sa mère, Ouagadougou, Mars 2017.
Diacre Simon SOULAMA
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