« Carême et Ramadan », Est-ce la même chose »?. Il n’est pas rare d’entendre certaines personnes comparer le carême chrétien au jeûne musulman. Pour en saisir davantage sur ces deux moments forts de la réligion chrétienne et musulmane, l’Abbé Siéferba Simon – Piere, Soulama, prêtre du diocèse de Banfora, vicaire à la paroisse Saint Étienne de Bérégadougou, nous en explique, ce 17 mars 2024. Mais l’un et l’autre ont des pratiques jugées un peu contraignantes pour les fidèkes.
*Ramadan des musulmans, Carême des chrétiens*. *Une pratique difficile*
Pour beaucoup de musulmans vivant parmi nous, la pratique régulière des cinq prières quotidiennes et de celle du Vendredi n’est guère possible faute de lieux de culte et d’horaires adaptés.
Le Jeûne du Ramadan devient la pratique principale par laquelle le croyant exprime son attachement à la communauté musulmane et sa fidélité à la Loi de Dieu: “je suis musulman… je fais le Ramadan”, répondent la majorité des “croyants non-pratiquants”.
Jeûner, en Islam, n’est pas facile: il faut, pendant toute la journée, s’abstenir de nourriture, de boisson et de toute activité sexuelle. Ce n’est qu’à la nuit tombée que la vie physique reprend ses droits.
Comme il ne s’agit pas d’une activité pénitentielle, cette rupture du jeûne donne lieu à des repas améliorés où l’ambiance rappelle celle du réveillon de Noël.
Parfois plusieurs familles voisines se rassemblent pour le repas du soir pris en commun: la communauté musulmane y trouve une nouvelle visibilité, une nouvelle chaleur humaine.
Au petit matin, un deuxième repas prépare le croyant à affronter une nouvelle journée d’abstinence.
Souvent, le mois de Ramadan est une occasion de plus grande ferveur: dans les oratoires et les mosquées, la prière se prolonge dans la nuit, des enseignements sont donnés aux fidèles.
De ce point de vue, le Ramadan, comme notre Carême, est un temps de “conversion” et de retour à la prière. Cette période d’effort dure le temps d’un mois lunaire, soit 28 ou 29 jours, mais ses effets se prolongent bien au-delà, suivant la ferveur que l’on aura déployée pendant ce temps privilégié.
Koudolba