Vatican : Tout ce qu’il faut savoir sur la procédure funéraire pour un pape en fonction

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Pape François

La disparition d’un pape en exercice est un événement d’une portée spirituelle, symbolique et diplomatique majeure. À la fois chef spirituel de plus d’un milliard de catholiques et souverain de la Cité du Vatican, sa mort déclenche un protocole rigoureux alliant traditions millénaires, rites religieux et organisation logistique impressionnante.

Qui constate officiellement la mort du pape ?

La mort du pape est officiellement constatée par le cardinal camerlingue, figure discrète mais centrale de la hiérarchie vaticane. Jadis, le rituel voulait qu’il frappe le front du pape défunt avec un petit marteau d’argent, l’appelant par son prénom de baptême. En l’absence de réponse, il déclarait : « Le pape est mort ». Si cette pratique n’est plus d’usage, c’est toujours le camerlingue, assisté du préfet de la Maison pontificale et d’un médecin, qui déclare officiellement le décès.

Premières mesures après la déclaration de décès

Une fois la mort établie, l’appartement papal est scellé et le sceau du pape détruit, marquant la fin de son autorité. Le cardinal camerlingue devient alors administrateur temporaire du Vatican. Il gère les affaires courantes, sans pouvoir engager de réformes ni effectuer de nominations.

Des funérailles codifiées et solennelles

Le cérémonial funéraire du pape est régi par la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, promulguée par Jean-Paul II. Le corps du souverain pontife est exposé plusieurs jours dans la basilique Saint-Pierre, où fidèles et pèlerins viennent lui rendre un dernier hommage.

Les funérailles ont lieu généralement cinq à six jours après le décès. Elles s’étendent sur neuf jours liturgiques, appelés novemdiales. Le cercueil du pape est triple : une première couche en cyprès, une seconde en plomb, puis une troisième en bois noble. Un document retraçant les moments marquants de son pontificat est placé dans le cercueil, qui sera ensuite inhumé dans les grottes vaticanes, auprès de ses prédécesseurs.

Un événement diplomatique d’envergure mondiale

Les obsèques du pape réunissent des millions de fidèles et des centaines de chefs d’État et dignitaires. Lors des funérailles de Jean-Paul II en 2005, près de 200 dirigeants du monde entier étaient présents à Rome, et plus de trois millions de pèlerins avaient afflué vers la basilique Saint-Pierre.

Qui gouverne entre deux papes ?

À la mort du pape, le Vatican entre dans une période de sede vacante, ou « siège vacant ». Durant cette phase, aucun acte de gouvernement majeur ne peut être entrepris. Le collège des cardinaux se réunit chaque jour pour traiter les affaires urgentes et organiser le conclave, l’assemblée élective chargée de désigner le nouveau pontife.

Le cardinal camerlingue, secondé par trois cardinaux tirés au sort, administre le Vatican durant cette transition. Cette équipe veille à la continuité du fonctionnement administratif et à la préparation du conclave, tout en respectant une neutralité stricte sur les décisions de fond.

Une attente solennelle pour toute l’Église

Durant cette période, les médias officiels du Vatican, tels que Radio Vatican et L’Osservatore Romano, se consacrent exclusivement à la mémoire du défunt et aux préparatifs du conclave. L’ensemble du monde catholique entre dans une période d’intense recueillement, mêlant spiritualité, émotion collective et attente d’une nouvelle ère.

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