Par FasoAmazone.net
Abidjan, Côte d’Ivoire, la présidente du Sénat ivoirien, Kandia Camara, est au centre d’une vive controverse ces jours ci, après l’annonce d’un partenariat avec l’hôpital américain de Paris et la compagnie aérienne Corsair, destinée à faciliter les soins de santé et les voyages pour les parlementaires et hauts fonctionnaires ivoiriens. Cette annonce, faite avec enthousiasme, a été accueillie avec colère par une population en proie à de nombreuses difficultés d’accès aux soins médicaux de base.
Selon les déclarations de Mme Camara, ce contrat vise à offrir des « facilités tarifaires » pour les déplacements professionnels et privés, ainsi que des soins médicaux dans un établissement de prestige à l’étranger. Ce dispositif concernerait cinq grandes institutions ivoiriennes et bénéficierait aussi aux familles des élus et hauts fonctionnaires.
Mais pour beaucoup, ce contrat est un affront. Jean Bonin, figure politique ivoirienne, n’a pas mâché ses mots : « Ce ‘partenariat’ avec un hôpital de luxe étranger est plus qu’un scandale. C’est une gifle à la dignité du peuple ivoirien, une insulte à tous ceux qui, faute de moyens ou d’équipements, meurent chaque jour de maladies pourtant soignables. »
La colère monte également sur les réseaux sociaux, où les internautes dénoncent une politique de deux poids, deux mesures. Nombreux sont ceux qui rappellent que les hôpitaux publics ivoiriens souffrent de graves manques en ressources humaines, équipements et médicaments. Pendant que des femmes accouchent sur des bancs, que des enfants succombent à des infections banales, les représentants du peuple se réservent des privilèges dans des cliniques étrangères.
Lancine Gbon Coulibaly, un autre leader d’opinion, s’indigne : « Les sénateurs, les députés, les maires, leurs familles aussi auront leurs soins à l’étranger. Pendant ce temps, nous, le peuple, nous allons crever. »
Alors que la Côte d’Ivoire se prépare à une élection présidentielle dans cinq mois, cette affaire risque d’entacher encore davantage la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants. Pour l’heure, les autorités n’ont pas encore réagi officiellement, mais la pression populaire ne cesse de croître.
FasoAmazone.net continuera de suivre cette affaire de près.