Alors que le Burkina Faso est confronté aux effets croissants du changement climatique, une idée inspirée d’une initiative thaïlandaise refait surface : collecter les graines de fruits consommés pour les semer dans la nature. Une action à la portée de tous, aux implications écologiques majeures, que FasoAmazone.net relaie ici avec force.
La saison des fruits bat son plein au Burkina Faso. Mangues, papayes, oranges, avocats, pastèques, mandarines et citrons abondent sur les étals. Mais si leurs saveurs réjouissent nos papilles, leurs graines, elles, finissent bien trop souvent… à la poubelle. Une pratique pourtant lourde de conséquences dans un pays qui fait face à une désertification galopante, des épisodes de sécheresse récurrents et une insécurité alimentaire persistante.
Face à cela, une idée simple, peu coûteuse et accessible à tous commence à circuler sur les réseaux sociaux et au sein de plusieurs associations de développement durable : collecter les graines des fruits consommés, les sécher et les semer dans la nature, aux bords de routes, champs en friche, berges de rivières, terrains vagues, pistes rurales ou espaces publics.
Inspirée d’un programme promu par le gouvernement thaïlandais, cette démarche a permis dans le nord de la Thaïlande une régénération massive d’arbres fruitiers en milieu naturel. Une opération citoyenne devenue un levier de lutte contre l’érosion des sols, l’appauvrissement des terres et les changements climatiques.
« Chaque fois que vous sortez, que ce soit en voyage ou en randonnée, gardez sur vous un petit sachet ou une enveloppe contenant ces graines séchées, et semez-les au fil de votre passage. Ce geste, aussi petit soit-il, peut avoir un impact immense dans la durée », expliquent des défenseurs de l’environnement burkinabè.
Implications concrètes pour le Burkina Faso :
- Reforestation citoyenne : sans attendre de grands projets étatiques, chaque citoyen peut devenir acteur de la reforestation.
- Lutte contre l’avancée du désert : les arbres plantés peuvent créer des barrières naturelles contre la désertification, notamment dans les zones sahéliennes.
- Réduction des inondations : des racines d’arbres bien réparties dans la nature permettent de mieux absorber les eaux de pluies torrentielles.
- Sécurité alimentaire durable : des arbres fruitiers sauvages peuvent à long terme fournir une source alternative de nourriture gratuite pour les communautés rurales.
- Éducation écologique : un projet éducatif peut être mis en place dans les écoles, les associations et les centres communautaires pour sensibiliser les jeunes à cette pratique.
Un rôle moteur pour les femmes et les jeunes :
Des associations comme AFUDD-BF, SADIA ou encore FasoAmazone.net, engagées dans l’agroécologie et la promotion féminine, se sont pleinement approprier de cette initiative en y associant leurs programmes « Une femme, un jardin potager bio » ou les campagnes de plantation participative.
Elles organisent déja des journées citoyennes de « lancers de graines », mobilisant élèves, femmes rurales, ONG et leaders communautaires ?
Un appel à l’action :
Face à l’urgence climatique, il ne suffit plus de se plaindre de la chaleur, du manque de pluie ou du coût élevé des denrées alimentaires. Nous devons agir, chacun à notre niveau. Cette initiative, bien que modeste, représente une forme de résistance verte, un acte citoyen qui rend à la terre ce qu’elle nous donne.
FasoAmazone.net invite chaque citoyen, chaque association, chaque institution à s’emparer de cette belle idée. Ensemble, semons aujourd’hui les arbres qui nourriront et protégeront les générations futures.
Koudolba