La première édition de la Semaine Nationale de Lutte contre la Cybercriminalité(SNLC), a été officiellement lancée ce mardi 28 octobre 2025, par le ministre de la Sécurité, le Commissaire divisionnaire Mahamadou SANA. Cet événement historique, qui se tient à Ouagadougou, sous le thème « Bâtir une résilience nationale face à la cybercriminalité : un impératif pour la paix, la sécurité et la souveraineté numérique du Burkina Faso », marque la volonté des plus hautes autorités burkinabè de faire de la sécurité numérique un pilier de la souveraineté nationale.

L’urgence de la situation a été chiffrée par le Commandant de la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC), Monsieur Bantida Samir YONI. Un constat alarmant a été dressé, entre 2020 et 2024, plus de 6,7 milliards de FCFA ont été extorqués aux Burkinabè via des escroqueries et autres atteintes commises dans le cyber-espace. Ce chiffre vertigineux illustre l’ampleur du phénomène et la nécessité impérieuse d’une réponse à la hauteur des enjeux.

« Cette situation traduit l’ampleur du phénomène mais aussi la nécessité urgente d’une mobilisation pour protéger nos concitoyens et préserver la stabilité nationale », a souligné le commandant YONI.
Placée sous le thème « Bâtir une résilience nationale face à la cybercriminalité : un impératif pour la paix, la sécurité et la souveraineté numérique du Burkina Faso », cette semaine se veut être un cadre fédérateur.

Le ministre Mahamadou Sana l’a défini comme « un cadre de réflexion, d’échange, de formation et de sensibilisation pour renforcer la collaboration et la résilience collective ». Il a insisté sur l’engagement de l’État, affirmant que « le gouvernement déploie des moyens colossaux pour traquer les cybers criminels et protéger les données à caractère personnel des Burkinabè ».
Au-delà de l’aspect technique et répressif, les autorités appellent à une prise de conscience collective. Le ministre a ainsi exhorté la population à « savoir utiliser les TIC pour leurs intérêts et au développement de la nation », rappelant que « la cybercriminalité n’est pas une affaire de spécialistes, c’est un enjeu de sécurité nationale et de souveraineté ».

La dimension juridique a été au cœur des interventions. Maître Edasso Rodrigues BAYALA, ministre de la Justice et représentant des parrains de l’événement, a salué l’initiative du ministère de la Sécurité. Il a précisé que « la lutte contre la cybercriminalité ne se limite pas à la technique, elle est surtout une bataille juridique, éthique et citoyenne ».
Il a annoncé que « plusieurs réformes sont en cours pour renforcer l’arsenal juridique afin de bien protéger notre cyber espace », signe que le législateur entend s’adapter rapidement à l’évolution des cyber menaces
Pour atteindre ses objectifs, la Semaine Nationale propose une panoplie d’activités destinées à tous les publics. Selon le commandant de la BCLCC, il s’agit d’une « plateforme d’éveil, de formation et d’action » qui ambitionne de rassembler les acteurs du secteur privé, public, les jeunes et les médias pour un objectif commun.
Au programme de cette semaine nationale de lutte contre la cyber criminalité.
On aura des panels de haut niveau pour les décideurs, des caravanes de sensibilisation pour le grand public, des sessions de formation pour renforcer les compétences, un tournoi de maracana pour impliquer la jeunesse, des journées portes ouvertes pour démystifier l’action des forces de l’ordre, et une grande nuit des acteurs pour récompenser les efforts.

Le lancement de cette première Semaine Nationale est un signal fort. Il consacre la reconnaissance de la cybercriminalité comme une menace majeure pour l’économie, la sécurité et la stabilité du pays.
Elle entend faire l’espace numérique burkinabè plus résilient et plus sûr.
Pascal K.















