Dodoma, 3 novembre 2025
La présidente Samia Suluhu Hassan a prêté serment ce lundi 3 novembre à l’occasion de sa nouvelle investiture, après une victoire proclamée avec près de 97,7 % des voix aux élections générales d’octobre.

L’événement s’est déroulé à la capitale Dodoma, dans un cadre strictement sécurisé et fermé au public, en pleine crise post-électorale. Une coupure d’internet nationale était en cours depuis plusieurs jours, les forces de sécurité et les autorités imposant couvre-feu et restrictions dans plusieurs grandes villes.

Contexte et enjeux
L’élection du 29 octobre a été marquée par l’exclusion de deux principaux candidats d’opposition, ce qui a grandement réduit la concurrence. À la suite des résultats, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, notamment à Dar es Salaam, entraînant selon différentes sources « des centaines » de morts, bien que les chiffres officiels parlent d’un minimum de dix décès.
Lors de son discours d’investiture, la présidente Suluhu Hassan a appelé à l’unité nationale : « Notre responsabilité est de construire notre aujourd’hui pour qu’il soit meilleur que notre hier », a-t-elle déclaré.

Réactions nationales et internationales
La cérémonie a été suivie par plusieurs chefs d’État de la région. Le vice-président kényan Kithure Kindiki, représentant son pays, a salué l’engagement de la Tanzanie comme partenaire stratégique pour la stabilité de la région.
L’Nations Unies et divers observateurs internationaux ont toutefois appelé à ce que soient respectés les « droits fondamentaux et libertés publiques », tout en exprimant leur préoccupation face aux violences entourant l’élection.
Perspectives pour l’entrepreneuriat et l’investissement
Pour le secteur de l’entrepreneuriat et des investissements en Afrique, cette investiture intervient à un moment charnière : la Tanzanie, forte de ses ressources naturelles (mines, tourisme) et de son rôle actif dans la région de l’Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), garde un potentiel attractif.

Cependant, l’instabilité politique et la perception d’un recul démocratique pourraient freiner certains investisseurs soucieux des risques liés à la gouvernance, à l’état de droit et à la liberté d’expression. Les entreprises et acteurs de l’investissement sont donc appelés à surveiller de près l’évolution de la situation démocratique et sécuritaire avant de s’engager davantage.
Que retenir
Samia Suluhu Hassan est investie pour un nouveau mandat après un scrutin à la large victoire revendiquée.
L’élection est vivement critiquée par l’opposition et les observateurs comme injuste, avec des violences durant les jours qui ont suivi.
















