Burkina Faso: « Il est urgent que le MPP fasse aveu de son impuissance »

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Ceci est une réflexion de la journaliste Caroline Ouanré publiée sur page facebook que nous vous proposons à lire.

La situation socio politique du Burkina n’a jamais été aussi incertaine que celle que le pouvoir MPP offre à vivre aux Burkinabè en ce moment. Le panier de la ménagère n’a jamais coûté aussi cher, le front syndical n’a jamais connu autant de sollicitations, l’incivisme est à son paroxysme, le laxisme du gouvernement sur des sujets qui ne devraient pourtant pas souffrir de débat colle désormais au mode de gouvernance du pouvoir politique en place. Il n’est pas besoin de rallonger la liste de ce qui ne va pas, car, ces 4 points à eux seuls sont parmi les moteurs principaux de mesure populaire de la santé d’un gouvernement.
Mon propos n’est pas de regretter le régime dit de Blaise COMPAORE, car de toute façon, le régime actuellement au pouvoir est issu du régime de Blaise COMPAORE, je ne reviendrai pas sur ce fait que les 3 principaux piliers du MPP à savoir Rock, Simon et Salif ont été les principaux hommes fort de la gouvernance de Blaise COMPAORE.
Je ne reviendrai pas non plus sur ce fait que ce sont les Burkinabè, qui de leurs votes ont porté le MPP au pouvoir, mais je parlerai encore de ce fait présent, qui est que ces mêmes Burkinabè qui ont porté le MPP au pouvoir sont ceux-là même encore, qui voient leurs vies étouffées par l’assise du MPP au pouvoir. A moins de ne pas vouloir le voir (soit dit en passant, Blaise aussi refusait de le voir) la gestion du pouvoir par le MPP étouffe notre pays.

Le pouvoir du MPP ne sait pas, ou ne peut pas trouver les solutions attendues des Burkinabè pour faire face à la cherté de la vie, à l’incivisme avec son lot de violences, aux détournements devenus monnaies courantes de faramineuses sommes des caisses de l’Etat sans qu’il n’y ait de volonté ferme de faire justice au peuple spolié de ses biens.
Le pouvoir du MPP croit avoir trouvé la solution en invitant au pouvoir ceux qu’il pense être les plus à même de menacer la stabilité du régime ; je veux citer la nomination aussi incongrue qu’ inutile de l’un des dirigeants de la transition j’ ai nommé SY Chérif, je veux aussi parler de la nomination placée sous le couvert des Nations de Michel KAFANDO, je veux parler de cette complicité tacite du gouvernement du MPP dans l’ affaire Yacouba Isaac ZIDA, dont l’extradition devrait être la première des choses à être mise en branle pour faire justice à peuple qui s’ est fait berné par des individus qui se sont jugés plus méritants d’ empocher les maigres richesses du Burkina plus que tout autre Burkinabè ; une prétention que je ne m’ explique d’ ailleurs toujours pas.
Le Pouvoir pense que reprendre la transition dans la gestion du pouvoir est la solution au mal être des Burkinabè, quand bien même le pouvoir a vu la misère des Burkinabè sous la transition.
Je touche du bois, mais je crains que dans cette logique d’intégrer les moutons qui bêlent le plus au pouvoir pour résorber la situation actuelle, le pouvoir MPP ne nous remette encore le coup de la gestion du pouvoir par les OSC.
Les OSC, qui pour la plupart d’entre elles ne sont que des caisses de résonnance de partis politiques ne sont pas aptes pour représenter le peuple burkinabé sur ces questions de la cherté de la vie et du développement grandissant de l’incivisme.
Je pense que le MPP ne se sortira pas seul de cette situation que nous vivons en ce moment. Je pense que le MPP devrait songer à regarder en face et courageusement ces questions sur lesquelles les Burkinabè ne seront pas prêts à démordre, sans avoir vu des solutions proposées par le Pouvoir. Si la solution vient encore de la rue, nous courrons à une autre insurrection qui naturellement sera dite venant du peuple, tout comme celle d’Octobre 2014.
Or, il se fait que le Burkina ne peut plus se payer le luxe d’une insurrection, quel que soit son maquillage.
Mon propos n’est pas de protéger le pouvoir du MPP, mon propos est d’appeler à bannir de nos esprits toute forme de prise du pouvoir par la rue. La prise du pouvoir par la rue est celle qui réserve des issues les plus incertaines, prenons simplement le cas de l’insurrection d’Octobre 2014 ici au Burkina. Du Général Kouamé LOUGUE à Saran SEREME en passant par Honoré Nabéré TRAORE, toutes ces personnes auraient pu rester au Pouvoir, pour peu qu’elles aient eu les moyens de conserver ce Pouvoir qu’ elles ont ramassé, ce Pouvoir qui traînait dans la rue.
Les troubles socio politiques n’arrangent que ceux qui les provoquent.
Le peuple burkinabè ne pourra pas tenir une autre période de transition politique.
Il est urgent pour le Pouvoir du MPP de ne pas vouloir conserver le pouvoir à tout prix, y compris en réorganisant la gestion du pouvoir pour prendre en compte ces soit disant insurgés, au mépris des vraies questions sur lesquelles le Burkinabè lamda attend des réponses.
Il est urgent que le MPP fasse aveu de son impuissance à répondre aux sollicitations des Burkinabè et appelle à la rescousse l’opposition politique, la société civile et les forces de défense et de sécurité : on ne frappe presque jamais quand l’adversaire reconnait sa faiblesse.

Source: netafrique.net

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