Putsch manqué de 2015 : l’Adjudant Nion passe aux aveux

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Débuté le 29 juin dernier, les interrogatoires des présumés auteurs du coup d’État manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso, se poursuivent ce mercredi 4 juillet 2018. Si l’Adjudant Nion a reconnu avoir participé à l’arrestations des autorités de la Transition, l’autre a tout niés en bloc.

Les deux premiers accusés, Ollo Poda et le Caporal Sami ont nié les faits qui leurs sont reprochés lors des premières heures des interrogatoires. L’adjudant Jean Florent Akoé Nion, quant à lui, a dit reconnaître « partiellement les faits » qui lui sont reprochés. Une avancé majeur dans la suite du procès a laissé entendre Me Farama, avocat de la partie civile.

À en croire son récit, le 16 septembre dans la matinée, après avoir escorté le président de la Transition Michel Kafando, il se reposait dans un local au Palais quand le sergent-chef Roger Koussoubé et le major Eloi Badiel l’ont réveillé. « Ils m’ont dit que le général (Diendéré) a instruit de faire un coup d’État. J’étais étonné et immédiatement j’ai envoyé un message au général en lui disant que je voulais le voir. Il m’a dit qu’il est à la maison et j’ai démarré pour aller chez lui », a relaté l’adjudant Jean Florent Akoé Nion.

Il a indiqué qu’après avoir exposé la raison de sa visite, il n’a eu du général que les mêmes informations qui lui avaient été communiquées. À la suite de ces informations, « j’avais peur de ce qui pouvait m’arriver si je refusais », a laissé entendre l’adjudant Nion. Selon lui, il ne serait peut-être pas là vivant, aujourd’hui, devant le tribunal s’il s’opposait à ce coup d’État.

« A mon retour à la présidence j’ai vu un attroupement sous le hall du garage où étaient, entre autres, l’adjudant Moussa Nébié, le sergent-chef Roger Koussoubé et le major Eloi Badiel. Je me suis approché du major pour lui souffler que l’information est fiable », a souligné l’adjudant Nion à la barre. Selon l’accusé, c’est quand il repartait à son poste au palais qu’à un moment donné, un véhicule qui avait à son bord, notamment, l’adjudant Moussa Nébié, a freiné à côté de lui, lui demandant de monter. « Je suis monté et on est parti à la présidence. Arrivés, nous sommes rentrés dans la salle du Conseil des ministres et l’adjudant Nébié a dit au président que « nous étions attaqués et qu’il fallait qu’on l’amène en lieu sûr ». « Nous sommes sortis avec le président Kafando et le Premier ministre Isaac Zida », a déclaré l’adjudant Jean Florent Akoé Nion.

Poursuivant son récit, il a affirmé que quand ils sont arrivés au niveau de la sortie de la salle, une voix lui a ordonné d’amener le professeur Augustin Loada et Réné Bagoro, tous deux ministres, ordre qu’il dit avoir exécuté. « Ces actes que j’ai posés, je les qualifie comme des actes posés involontairement (car) je n’avais pas le choix », a-t-il précisé. L’audience a été suspendue vers 17h pour reprendre ce mercredi 4 juillet, avec la poursuite de l’interrogatoire du caporal Da.

Marié et père de trois enfants, l’élément de l’ex Régiment de la sécurité présidentielle (RSP), né le 4 juillet 1974, poursuivi dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, est accusé d’attentat à la sûreté de l’État, meurtre, coups et blessures volontaires, incitation à commettre des actes contraires aux attributions et à la discipline militaire.

Justin Ouattara/www.fasoamazone.net

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