La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) a organisé en collaboration avec l’UNICEF une caravane de presse sur le mariage d’enfants dans la région de l’Est les 23, 24 et 25 juillet 2018. Hortense LOUGUE/KABORE, Coordonnatrice de la CONAMEB nous dresse le bilan à l’issue des travaux de la caravane à Fada N’Gourma.
Fasoamazone.net : Quels sont les objectifs de la CONAMEB ?
La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) est un regroupement d’organisations de la société civile qui œuvrent à l’éradication du mariage d’enfant au Burkina Faso. La coalition existe depuis 2013. Elle a pour but de fédérer les énergies au niveau national pour travailler aux côtés de l’Etat à combattre le travail. La coalition a un rôle d’interface, de veille et d’interpellation de l’ensemble des acteurs sur la question. Il s’agit d’une mobilisation pour venir à bout du mariage d’enfant.
A lire aussi: Mariage d’enfant : le martyre de deux adolescentes
Fasoamazone.net : Pouvez-vous nous faire le bilan de la caravane de presse ?
La caravane de presse est une satisfaction car nous avons rencontré beaucoup d’acteurs sur le terrain. Nous avons rencontré des autorités locales, des leaders coutumiers et religieux, qui travaillent sur la question et ne cessent d’œuvrer pour venir à bout du phénomène de mariage d’enfant.
Fasoamazone.net : Au regard du caractère endémique du mariage d’enfant dans la Région de l’Est n’y a-t-il pas lieu de revoir votre méthode de lutte ?
Nous avons une stratégique nationale de prévention et d’élimination des mariages d’enfants au Burkina Faso. Une stratégie qui couvre une période de dix ans 2016 – 2021. C’est déjà une trajectoire et nous nous y orientons. Nous nous rangeons vers cette stratégie car c’est le cadre national prévu pour lutter contre la problématique. Nous faisons la sensibilisation et le plaidoyer auprès des acteurs étatiques et non étatiques. La coalition nationale contre le mariage d’enfants au Burkina Faso (CONAMEB) effectue aussi la prise en charge des victimes. La coalition est là pour coordonner les efforts de la société civile dans la perspective de contrer le phénomène. Au sortir de cette caravane nous avons entendu beaucoup de choses. Nous avons surtout entendu le cri de cœur des victimes que nous avons rencontré dans des centres de prise en charge. Au retour nous allons mieux affiner nos stratégies pour revenir dans la Région de l’Est .Il faut noter que cette Région arrive en deuxième position après le Sahel en termes de prévalence du mariage d’enfant. Nous devons revoir avec les acteurs terrain mais aussi la presse pour éradiquer ce fléau.
D. KAFANDO/www.fasoamazone.net
