Jeanne Coulibaly: Une Amazone de l’ audiovisuelle, la toute première présentatrice du journal. radio -télé

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Jeanne Coulibaly,lors de leur prise de service au CSC le 08 août 2018
Le Week-end du 11 au 12 Août 2018, FasoAmazone.net(FA.net) accueille une Amazone. Vraie leader dans le domaine de l’ audiovisuelle, qui inspire et qui force l’admiration, Jeanne Coulibaly, Conseillère au Conseil Supérieur de la Communication est notre invitée.

FA.net: Qui est Madame Jeanne Coulibaly ?

Jeanne Coulibaly
Jeanne Coulibaly

J’ai œuvré d’abord en radio avant de virer à la télévision, après deux formations en France et en Allemagne. En effet, on n’a trouvé en moi des prédispositions pour la télévision et quand je suis rentrée au Burkina Faso, cela s’est effectivement prouvé sur le terrain depuis 1981. J’étais la toute première dame à présenter le journal à la radiotélévision.je suis mère de trois enfants.

FA.net: Quel a été votre parcours estudiantin ?

Je suis rentrée en communication en 1973 après le décès de mon « papa », j’ai vu mes espoirs brisés parce que je n’étais pas prédisposée pour le journalisme.. Je voulais être avocate, mais il faut dire que les deux se conjuguent. Après son décès, j’ai dû interrompre mes études pour passer des concours. J’ai fait mon concours d’entrée à la radio d’abord comme présentatrice de journal. Deux ans après j’ai eu cette chance, de postuler à la bourse Office de coopération radiophonique. J’ai été retenue, et je suis partie à Paris à l’ORTF (Office de Radiotélévision Française), actuelle RFI (Radio France Internationale). J’ai fait ma formation et je suis revenue au pays.

De concours internes en concours internes, j’ai encore eu cette chance d’avoir des bourses allemandes. J’ai passé le concours et je suis partie à la Deutsche Welle, la voix de l’Allemagne. J’ai fait deux ans là-bas, suis revenue et après suis allée au Canada à société Radio-Canada. En 1999, j’ai été décorée et en reconnaissance de tout ce que je fais il m’a valu une nomination à l’ambassade Burkina Faso à Washington. J’ai été la première à occuper le poste d’attachée de presse avec rang de conseiller spécialisé en 2000. Mon rôle consistait à faire tous les matins à compulser les journaux, à les lire, surtout le Washington post time, et faire un résumé à l’attention de l’ambassadeur ce qui concernait l’Afrique.

FA.net : Vous étiez surnommée « Dame de fer », est-ce ce qui faisait votre prestige auprès de vos collègues et du public ?

J’ai été surnommée « Dame de fer » parce qu’effectivement je ne me laissais pas faire. J’ai voulu prouvé que ce que les hommes font comme boulot, les femmes peuvent le faire aussi. Sur le terrain, c’est le fait que je ne voulais simplement pas faire une formation en caméra, sinon j’aurai pu être une camérawoman. Une petite anecdote, on n’a terminé une conférence un jour, et sur le magazine de sport, il y’avait plein de coquilles dans le reportage du journaliste, et j’ai relevé cela. Le collègue en question m’a mal répondu en me disant que si « j’ai l’habitude de faire du remplissage, lui ne le faisait pas ». J’ai été indignée à telle enseigne que j’ai fermé la salle de conférence à clé, et on allait monter sur le « ring ». Il a fallu cette claque pour que je sois surnommée « dame de fer ». Aussi, j’aimais très bien mon travail. Pour présenter le journal de 20h, dès 15h j’étais présente au service pour préparer ma présentation. Je me cultivais et me formais pour ne pas décevoir mes téléspectateurs.

FA.net: Selon vous, y’a-t-il toujours des femmes qui se démarquent à la télévision nationale, vu l’exigence du métier ?

Après moi, il y’avait Vanessa Touré, et il y’a toujours des « dames de fer » dans certaines rédactions. Il suffit de vouloir et d’aimer ce qu’on fait et tout de suite, on va vous coller le tampon.

Les congratulation s lors de la cérémonie de passation de charge entre les présidents entrant Mathias Tankoano et sortant Désiré Komboigo du CSC le 08 août 2018
Les congratulation s lors de la cérémonie de passation de charge entre les présidents entrant Mathias Tankoano et sortant Désiré Komboigo du CSC le 08 août 2018

FA.net: Vous aviez été nommée conseillère au Conseil Supérieur de la Communication (CSC), quelle a été vos impressions quand vous aviez reçu la nouvelle ?

Cela a été pour moi une surprise. Un mardi, j’étais en circulation en ville dans ma voiture, et j’ai reçu un coup de fil m’annonçant qu’on avait besoin de moi le lendemain au palais de kossyam avec deux photos d’identité et mon curriculum vitae, parce que le Président Roch Marc Christian Kaboré m’a désignée au titre de la présidence du Faso pour faire partie des conseillers de la nouvelle équipe qui va diriger le CSC. La surprise a été tellement grande que j’ai insisté pour savoir monsieur au téléphone ne s’était pas trompé de numéro. De toute ma vie de toute ma carrière, je n’ai jamais rampé pour demander à occuper tel ou tel poste. Je fais confiance à ma personne, à mes valeurs, à mon cursus. Ça été également le cas quand Thomas Sankara m’a désignée en 1983, pour être à la tête de la société Faso Dafani. Cette nomination au CSC est un challenge pour moi et j’espère qu’avec le concours de tous, les défis seront relevés.

FA.net: Est-ce que la question du quota genre est prise en compte dans la mise en place du nouveau collège des conseillers ?

Nous sommes deux sur sept hommes en plus du chef de l’Etat. Personne n’a passé de concours pour y être, le Conseil a été constitué par désignation, et nous travaillons à ce que le quota soit respecté.

FA.net: Quelles sont vos principales missions dans ce Conseil ?

Il s’agit essentiellement de réguler l’information. Nous avons été nommés depuis le 4 juillet 2018, à partir de ce moment pour moi en tout cas, le boulot a déjà commencé.

FA.net: Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes journalistes qui veulent faire carrière ?

Il faut d’abord être prédisposer et aimer ce que l’on fait. Le journalisme n’est pas un fourre-tout comme d’aucuns le pensent. Pour reprendre ce que Béatrice Damiba a dit,& Le journalisme n’est pas un marché là où on peut rentrer et sortir comme on veut.& On n’y entre et on reste parce que c’est la vocation. Une fois dedans, il faut avoir une force de caractère, et ne vous laissez pas influencer sur votre terrain de reportage. Il faut rester digne, être convaincu que l’information relayer est vérifiable, et respecter votre boulot à travers votre comportement.

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Interview realisė par Stevie Reine Yameogo/www fasoamazone.net

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