Agathe Zigani, formatrice bénévole, et Zougba, agent de communication à ABF ont répondu aux questions de Fasoamazone sur les objectifs visés de leur Association
Association Burkinabè de Fundraising (ABF) : Notre structure mise en place en novembre 2017, accompagne les associations à base communautaire dans le développement local. Nous faisons un accompagnement technique et financier pour la réalisation de montage des projets des associations de façon gratuite.
F.A.net : Comment se fait cet accompagnement?
ABF: Nous avons une plateforme numérique à travers un programme &Change the game academy& qui offre des formations en ligne. Nous avons deux modules de formation. Il s’agit de la mobilisation de soutien ou le plaidoyer et la mobilisation des ressources locales. A travers cette plateforme numérique, il y a une possibilité de suivre des cours en rapport avec l’idée de projet. Nous analysons d’abord le texte (politique, économique, sociale et légale) de l’idée du projet. C’est pour dire qu’on peut avoir l’idée de projet mais l’environnement peut ne pas être favorable. Une fois terminé, un autre module est développé, celui du planning des activités. Une fois toutes ces choses réunies, il y a le module de business plan de l’idée du projet pouvant être téléchargeable afin d’avoir un document complet qui peut être soumis aux donateurs et les différents partenaires.
F.A.net : Où mobiliser les ressources pour le financement des associations après la formation?
ABF : Souvent on pense que le financement vient ou doit venir de l’extérieur. Pourtant au niveau local nous pouvons mobiliser des ressources sans passer par l’extérieur. De plus en plus le financement se fait rare. La solution est donc de mobiliser les ressources au niveau local. Prenons l’exemple de quelqu’un qui veut mettre en place une unité de produits locaux ou la construction d’un bâtiment, nous pouvons demander aux membres de la communauté ou l’extérieur d’adhérer à notre idée de projet. Un maçon de la localité peut aider sans qu’on ne le facture. Les gens de la localité peuvent également ramasser le sable et c’est cela la contribution aux ressources locales. Pour nous, ce n’est pas forcement la contribution financière qu’il faut voir, il y a aussi l’aspect humain.
F.A.net : Comment s’y prendre pour faire adhérer votre idée?
ABF : A mon humble avis, il faut faire changer la mentalité des gens. C’est pourquoi, notre slogan est &change the game&, ce qui veut dire, changer de jeu. C’est sous-entendu, changer la mentalité des gens. Il ne faut pas forcement attendre de l’autre, toi même qui peut apporter ta contribution. C’est ce que ABF fait en collaboration avec notre partenaire &Change the gamme Academy& font.
F.A.net : Y a-t-il de l’engouement? Comment vous vous faites connaitre?
ABF : Nous nous faisons connaitre à travers notre site web : www.changethegameacademy.org. Présentement, nous avons 90 associations dans notre collimateur.
F.A.net : Comment fait-on pour être communautaire?
ABF : Pour être communautaire, il faut d’abord avoir les pièces suivantes : un récépissé de reconnaissance, un domaine d’action. A partir de ce moment, il y a une demande d’adhésion à faire. Après cette étape, nous nous rencontrions en communauté pour décider. Quand, on se retrouve, les choses en fonction des objectifs fixés. Cela peut être l’éducation, la situation de la jeune fille, les activités professionnelles, l’art, la culture, etc.
F.A.net : Que fait votre partenaire concrètement?
ABF : &change the gammeAcademy& est un partenaire qui a les mêmes idées pour mobiliser les ressources au niveau locale. Ils interviennent un peu partout, au Bresil, en Ethiopie, au Kenya, en Ougandan. Nous ici au Burkina représentons l’Afrique Francophone.
F.A.net : Quelle est l’innovation majeure?
ABF : L’innovation majeure avec ce partenaire, est de permettre au gens de faire la formation en ligne et pratique sur place. Il est vrai qu’il y a la formation face to face, mais il y a des associations que nous avons formé à la réalisation de leurs projets. Il ne suffit de les former et les abandonner. Il y a un suivi permanent. Si les représentants de ces associations n’ont pas compris notre programme, ils peuvent simplement se référer à l’ONG.
FA.net : Votre structure peut-elle aider individuellement?
ABF : On ne peut pas efficacement aider un individu. L’individu représente une personne physique, mais en groupe, vous représentez une personne morale. La personne morale a plus de chance d’être pérenne parce qu’elle a une vision futuriste que la personne physique. Quand c’est de façon communautaire, les gens ont le souci de bien faire, surtout pour la protection du bien.
F.A.net : Un message?
ABF : Nous recherchons des partenaires, mais pas des partenaires financiers. Quand nous parlons de partenaires, il y a des ONG qui accompagnent déjà les associations qui voudraient faire former les membres pour le renforcement de leur capacité. Notre structure est déjà disposée pour former les membres de ces associations. Donc, ces ONG deviennent pour nous des partenaires. Nous voulons qu’ils viennent vers nous.
Interview réalisée par
Amélie Zongo