L’axe 2 du Plan national de développement économique et social (PNDES) prévoit l’accès des populations aux services énergétiques de qualité et la promotion de l’efficacité énergétique. Cette nouvelle vision du gouvernement du Burkina Faso, vise à rendre l’énergie accessible et disponible à travers le mix énergétique, la promotion de l’efficacité énergétique et le renforcement du parc de production d’énergies conventionnelles.
Cette politique du gouvernement, mise en œuvre par le ministère de l’Energie, doit permettre une augmentation de la puissance disponible à au moins 1 000 Mégawatts (MW) et de porter le taux d’électrification national à 45% sur l’ensemble du territoire avec un taux de 19% en milieu rural. A terme, il est attendu de cette vision du gouvernement, une aliénation de la subvention aux combustibles suivie d’une baisse du coût du kWh par l’utilisation de solutions solaires et alternatives. L’une des stratégies adoptées pour atteindre ce résultat est la libéralisation maîtrisée de la production en prenant en compte la production privée, conformément à la nouvelle loi N0014/AN du 20 avril 2017 qui règlemente le secteur de l’Energie. Il s’agit de l’impulsion, dans le cadre du partenariat public-privé (PPP), d’une politique de production d’électricité à partir de centrales solaires portées par des promoteurs privés avec injection dans le réseau interconnecté de la SONABEL. Pour la mise en œuvre concrète de cette ambition, le gouvernement du Burkina Faso a adopté lors du Conseil des Ministres du 14 novembre 2018 un rapport relatif à une autorisation de contractualisation de promoteurs privés, afin de construire des centrales solaires photovoltaïques au Burkina Faso. La réalisation de ces projets va contribuer à garantir la sécurité énergétique par la diversification des sources dans le bouquet énergétique comme le recours aux énergies renouvelables notamment le solaire.
Produire de l’électricité moins cher pour les populations
Ces projets permettront d’injecter 155 MW d’énergie solaire dans le réseau de distribution de la SONABEL. 5 promoteurs privés ont été choisis à cet effet. Il s’agit du groupement SOLTECH/QUADRAN/SYSCOM qui va construire 2 centrales solaires. Une centrale solaire de 20 MW à Zano dans la région du Centre-Nord et une autre de 15 MW à Dédougou dans la Boucle du Mouhoun. Il est attendu de ces deux centrales, 35Mw pour injecter dans le réseau de la SONABEL. La compagnie financière NAANGE, quant à elle, mettra en œuvre son projet à Kalzi dans la région du Centre avec une production estimée à 30 Mw. La société URBASOLAR va construire une centrale solaire de 30 Mw sur le site de Pâ dans la province des Balés. AFRICA-REN (GREEN WISH) installera son site à Kodéni dans la province du Houet, avec une offre de 30 Mw. Enfin, pour soutenir la capitale Burkinabè qui est le plus grand consommateur d’énergie, la société GREEN YELLOW produira 30 Mw sur le site de Ouagadougou. La production de ces 155 Mw en solaire va permettre à la SONABEL de renforcer sa capacité mais également d’acheter le kilowattheure à 48 Francs CFA en moyenne, un prix nettement en deçà du coût actuel produit à partir des centrales thermiques qui varie entre 100 et 110 F CFA/kWh. En moyenne, les délais réalistes de « closing financiers » sont de trois (03) à six (06) mois et les délais pour les études et la construction des centrales varient de quatorze (14) à seize (16) mois. La première centrale solaire fonctionnelle issue de ce projet est attendue en 2020.
Rendre les entreprises burkinabè compétitives
Le remboursement des investissements des promoteurs se fera à travers un contrat Built Own Operate and Tranfert (BOOT) c’est-à-dire construction, possession, exploitation et transfert de la centrale sur vingt (20) ans et un contrat de vente d’électricité à la SONABEL qui rachète la production réelle (kWh réelle injectée par la centrale). Sur le plan économique, l’apport de l’énergie produite par ces centrales solaires aura un impact sur le développement durable du pays des Hommes intègres. En effet, la subvention de l’Etat en combustibles est de plus de 20 milliards de francs CFA par an. Avec la fluctuation du cours du baril cette année, cette subvention est estimée à plus de 40 milliards de F CFA. Une situation de plus en plus insoutenable par l’Etat qui doit faire face à de nouveaux défis tel que l’insécurité. Ces projets constituent d’abord des solutions salvatrices pour le gouvernement qui pourra faire des économies notables sur la subvention et la réinjecter dans d’autres secteurs. Ensuite, la production en quantité d’énergie solaire et à moindre coût est également une chance pour les entreprises du Burkina Faso. Ces entreprises, avec de l’électricité à coût réduit, seront plus compétitives sur le marché sous régional.
Au-delà des entreprises, ces projets vont impacter la vie des populations de manière générale. Le taux de couverture du territoire en électricité et l’énergie disponible sera en hausse, notamment, l’accès des foyers les plus pauvres à l’électricité, les zones rurales les infrastructures communautaires telles que les écoles, les centres de santé.
A terme, ce type de projet pourra permettre au Burkina Faso d’atteindre l’objectif « énergie pour tous » et se placer comme un futur exportateur d’énergie solaire dans la zone CEDEAO et dans le cadre du marché régional initié par le West African Power Pool (WAPP) qui prévoit 2 X 150MW de solaire pour le pays.
DCPM / Ministère de l’Energie