Fespaco 2019  : Abdoulaye Dao et Hervé Lingani prônent la solidarité à travers DUGA  les charognards

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Cupidité, inconscience, insouciance, mépris et malhonnêté,  rejet du prochain,   c’est l’histoire d’un cadavre et d’un bébé encombrant, tous prénommés Pierre. Le Premier est un cadavre devenu encombrant pour son ami Rasmané et son transporteur Gouda que personne ne veut enterrer. L’autre est un bébé dans le café de jeunes marginaux,appelés <<DUGA>> les charognards du nom du film. DUGA fait partie des trois longs métrages burkinabè en lice pour l’Etalon d’or de Yennenga. Il a été projeté au ciné Burkina le 27 février dernier.
Abdoulaye Dao, réalisateur burkinabè de «Duga» (Les Charognards), en liste pour l’Étalon d’or au FESPACO 2019.

Le ciné Burkina était archi-comble dans l’après-midi de ce mercredi 27 février 2019. Sur des chaises, à même le sol, peu importe les commodités, le seul objectif, découvrir cette histoire qui se cache derrière le titre « Duga, les charognards ». Et on se replonge en 2015 dans une ville carrefour du Burkina,précisément à Boromo. Rasmané apprend la mort d’un ami et décide d’aller lui faire ses adieux.

C’est alors qu’il se retrouve seul pour faire la sépulture de cet ancien camarade, car ni l’église, ni les parents et encore moins la communauté musulmane ne va lui apporter un soutien sous prétexte que le défunt n’était pas des leurs. Ironie du sort, ce sont les charognards, ces jeunes désœuvrés que Rasmané lui-même avait méprisés qui l’aident à enterrer le corps. Et à côté de cette scène funèbre, une vie.
Un bébé abandonné, là encore la société fuit sa responsabilité et c’est encore les jeunes Dugas qui se portent volontaires pour donner secours. Une scène sobre mais teintée d’humours qui a fait souvent décrispé le public.

M. Paul Yougbaré, cinéphile a apprécié le film « DUGA ».

Dans ce film de 90 minutes, se mènent différentes thématiques telles le syncrétisme religieux, la solidarité, la non acceptation du prochain,  l’ indifférence,  fuite de responsabilité des acteurs influents de la société.

Hervé Lingani coréalisateur du film « DUGA » en langue dioula, ou bambara qui veut dire les charognards

Pour Hervé Lingani, un des réalisateurs de ce film, c’est un message universel qu’ils ont voulu véhiculé à travers ce récit. « Nous sommes nés différents sur cette terre, vivons ensemble. Nous sommes nés différents, mais ça ne veut pas dire que l’un est supérieur à l’autre », explique le co-réalisateur.
Et chacun des cinéphiles a pu être touché par un thème de ce récit. « C’est parce que Pierre n’avait pas voulu au  niveau des coutumes revenir au village suivre certaines choses( coutumes et rituels) . C’est ça qui n’a pas permis à ceux qui sont restés vivants de recevoir son cadavre. Cela a vraiment retenu mon attention, parce que j’avoue que je crois tellement aux coutumes », indique M. Paul Yougbaré, ce cinéphile. Pour d’autres, c’est la solidarité qui a gagné malgré tout.

En attendant le verdict des spécialistes, l’œuvre de Abdoulaye Dao et Hervé Lingani est unanimement apprécié par les cinéphiles.

Dougoutigui

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