Pouvoir concilier la vie professionnelle et celle du foyer, ce n’est pas toujours chose aisée pour bon nombre de femmes burkinabè. Les difficultés, il en existe. Mais est-ce pour autant qu’il fait baisser les bras ? bien sûr que non. Et la chorégraphe Aïcha Kaboré en a compris. Elle a fait de la danse contemporaine son deuxième marie. Ce qui ne l’empêche de jouer convenablement son rôle de femme au foyer. Allons à la rencontre de cette femme battante qui partage son secret avec ses sœurs burkinabè.

Âgée de 39 ans, elle a fait de la danse contemporaine, une passion, un métier. Aïcha Kaboré, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a commencé sa carrière de danseuse professionnelle dans les années 2000.
Elle suit des formations de perfectionnement au Sénégal pendant trois ans en raison d’un mois par an. Ensuite en 2004 elle a travaillé avec la directrice artistique du festival international de danse de Ouagadougou (FIDO), en la personne Irène Tassembedo.
La danse pour la jeune dame est une passion d’enfance. A l’époque, malgré sa timidité, elle avoue qu’elle faisait l’ambiance dans la famille. Ainsi de nuit culturelle en nuit culturelle elle a embrassé par la suite la carrière de danseuse dans les clips d’artistes.
Ex-danseuse de l’artiste Amety Meria, elle abandonne, par la suite le métier de danseuse dans les clips pour se consacrer finalement à la danse contemporaine où elle décide de « s’exprimer par son corps que par la parole » Sur scène, la chorégraphie de Aicha Kaboré est une expression de partage de dialogue et de sensibilisation sur les maux que vivent les femmes d’Afrique.
Son combat reste d’aider ces nombreuses femmes et certaines veuves de braver les pratiques ancestrales dont sont victimes les femmes du Burkina Faso et d’ailleurs. En termes de difficultés, elle affirme que dès le début de son choix pour la danse, sa famille était en désaccord car, on lui demandait de reprendre les cours plutôt que de danser. Chose qu’elle avait refusé en ce temps. Autre chose parmi les difficultés rencontrées, le temps à consacrer à son foyer parfois lui fait défaut. Heureusement que son mari la comprenne car, étant dans le domaine.
« J’ai dansé huit mois pendant ma dernière grossesse. C’est pour dire qu’entre la danse et le foyer, je crois bien que seul le sacrifice paye, sinon c’est n’est pas facile. Je crois bien que j’ai un mari qui comprend », dit-elle.
Toujours entre deux avions, la vie de cette mère de deux enfants n’a pas été facile. « Je suis issue d’une grande famille de sept enfants dont cinq filles et deux garçons. C’est le problème de scolarité qui a permis de mettre fin à mes études. Chaque jour, j’étais renvoyée pour le non-paiement des frais », a –t-elle avancé
Aïcha Kaboré invite ses sœurs burkinabè à se battre dans la vie pour ce qu’elles aiment, car pour elle, le secret de toute réussite, c’est le sacrifice
Anaëlle K.